Faisant partie des frontliners, les enseignants sont-ils prêts à se faire vacciner ?
Ils seront parmi les premiers bénéficiaires du vaccin chinois Sinopharm, dont le but est de préserver la santé publique et réduire les répercussions économiques et sociales de la pandémie. Le corps éducatif est concerné par l’opération de vaccination qui va commencer prochainement et qui se fera selon un calendrier vaccinal en deux injections.
A l’instar du personnel de la santé, des autorités publiques et des forces de l’ordre, le personnel de l’Education nationale fait partie des staffs qui sont au front de la lutte contre la pandémie et ses effets seront prioritaires. On compte 13 619 élèves et des cadres pédagogiques, techniques et administratifs, qui ont été contaminés par la Covid, depuis le début de la rentrée scolaire, selon les derniers chiffres dévoilés par le ministre de l’Education nationale, Saïd Amzazi, lors de son intervention dans la Chambre des représentants, ce lundi 7 décembre. Alors que le taux d’infection, lui, ne dépasse pas 0,06% parmi les élèves et 3% parmi les cadres éducatifs, administratifs et techniques. Notons que 468 écoles ont été fermées dont 107 établissements privés. Près de 270 000 élèves sont concernés par cette fermeture.
Pour Abdelghani Erraki, secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement, affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT), « le vaccin doit être gratuit pour qu’on ne se retrouve pas face au même dilemme de la prise en charge qu’on a subi, il y a quelques temps ». En ce sens, il a insisté sur le caractère gratuit et non obligatoire du vaccin.
Rappelons que le Maroc a été le premier pays au monde à avoir lancé une campagne de vaccination massive contre le coronavirus, en vue de sortir de la crise sanitaire et de garantir le décollage économique après cette période difficile. Le royaume espère ainsi contrôler la propagation du virus grâce à cette opération de vaccination nationale et booster son économie ainsi que différents autres secteurs qui sont paralysés à cause de la pandémie. Toutefois, une recrudescence des théories du complot et de fake news a été observée, depuis le début de la pandémie, à l’heure où le virus reste extrêmement dangereux, surtout pour sa contagiosité. Mais malgré cela, il y a toujours des personnes qui nient son existence ou minimisent sa gravité.
D’ailleurs, de nombreux vaccino-sceptiques sont montés dernièrement au créneau pour remettre en cause l’efficacité du vaccin et afficher leur crainte quant à ses éventuels effets indésirables.
Or, à en croire ce syndicaliste, le scepticisme ne semble pas trouver de place dans le secteur de l’Education, « nous sommes convaincus au niveau du syndicat national de l’enseignement de la nécessité de se faire vacciner contre la Covid et les gens commencent à accepter l’idée du vaccin », dit-il. Et d’ajouter : « Je pense que le vaccin aura des effets très positifs sur nous et le scepticisme que nous voyons sur les réseaux sociaux est exagéré. Ces théories de complot dans ce contexte n’ont pas sens ».
Pour le SG du Syndicat national de l’enseignement, « c’est une bonne chose que l’Etat accorde la priorité, entre autres, aux enseignants parce qu’ils sont aussi au front et ne sont pas à l’abri du risque ».
Rappelons que ces vaccins sont mis au point par des médecins et des scientifiques compétents et ne peuvent être administrés qu’après une série d’essais cliniques et de tests prouvant leur innocuité, de même pour le vaccin sur lequel s’est porté le choix du Maroc pour sa campagne de vaccination. Censée couvrir près de 80% de la population, l’opération de vaccination sera par la suite étendue au reste de la population.