Fake news et désinformation à l’épreuve des faits
Par Soufiane Guellaf
Conscients nous le sommes, du caractère complexe et multidimensionnel de la problématique des fausses informations, ces derniers temps, où les campagnes de désinformation, instrumentalisées par des acteurs nationaux ou étrangers, pourraient entraîner des dégâts considérables dans les domaines publics. Ces campagnes, orchestrées de façon stratégique, alimentent toutefois des clivages sociaux. La désinformation prend ainsi une dimension grandissante à l’échelon national et international, exacerbée par l’usage des smartphones et des réseaux sociaux. Par conséquent, leurs effets nuisibles pourraient impacter les individus et la société en général.
Cette métamorphose s’effectue au détriment du journalisme de qualité, qui souffre déjà des pressions économiques. La demande vis-à-vis des nouvelles technologies répond, en bien comme en mal, aux facteurs psychologiques et comportementaux influençant la manière dont les personnes recherchent, traitent et consomment l’information. De plus, la diffusion intentionnelle des fake news par les influenceurs est devenue une machine-outil utilisée pour réaliser des gains et accroître le niveau de visibilité, mais aussi pour influencer les attitudes et comportements, portant ainsi atteinte à la tranquillité publique.
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Cette nouvelle réalité devrait, logiquement, inciter les pouvoirs publics à s’interroger sur le rôle qu’ils peuvent jouer pour renforcer l’intégrité de l’espace informationnel. À l’heure actuelle, une enquête menée auprès de 23 pays membres de l’OCDE (mars 2024) rappelle l’obligation de redoubler les efforts pour lutter contre la désinformation, « Les faits sans le faux : lutter contre la désinformation et renforcer la transparence des plateformes en ligne ». Le rapport souligne la montée en puissance de la propagation d’éléments d’information faux ou trompeurs qui sèment la confusion et la perte de confiance à l’égard des pouvoirs publics.
Dans ce contexte, le Maroc est exposé à un certain nombre de dysfonctionnements et de fragilités qui appuient la propagation des fausses informations, notamment le manque de mise à jour des données officielles de certaines administrations, l’insuffisance des ressources humaines et matérielles permettant aux différents canaux médiatiques publics de lutter contre ce phénomène.