Fans du Foot et influencers au Maroc donnent le carton rouge aux discours de haine
Les Nations Unies ont lancé une campagne pilote au Maroc sous le slogan visant à sensibiliser aux effets toxiques du discours de haine et à encourager le public à le dénoncer et stopper sa propagation, en particulier sur les réseaux sociaux parmi les supporters du football.
Sous le slogan « Signalez le Discours de Haine » (Balligh An Khitab ElKarahiya), la campagne s’inscrit dans la continuité de la campagne mondiale des Nations Unies #NotoHate lancée en préparation de la toute première célébration par la communauté internationale de la Journée internationale de lutte contre le discours de haine le 18 juin de cette année. Le Maroc ayant joué un rôle de premier plan dans la lutte contre le discours de haine et dans la promotion du dialogue et de la compréhension entre les cultures et les civilisations.
Alors que les réseaux sociaux connaissent une inquiétante montée du discours de haine y compris parmi les supporters du football, la campagne vise à sensibiliser en expliquant le discours de haine et en mettant en garde contre ses effets psychologiques et physiques toxiques pour les individus et les communautés en partageant des histoires de victimes . Elle essaie également d’attirer l’attention sur le fait que le discours de haine ne reste pas confiné dans l’Internet et les plateformes de médias sociaux, et qu’il se propage dans la vie réelle menant souvent à la violence, comme en témoignent de nombreux événements tragiques à travers le monde.
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Des célébrités, des influenceurs ainsi que des organisations de la société civile soutiennent la campagne en partageant des histoires sur les dommages réels causés par le discours de haine et en encourageant les supporters à le signaler en ligne. La campagne comporte également un « hero film » avec des influenceurs appelant à bannir les discours de haine aussi bien du monde virtuel que du monde réel. « Partager une photo ou un commentaire qui peut avoir l’air innocent ou humoristique sur les réseaux sociaux peut souvent, causer un réel préjudice à des individus ou à des groupes », a déclaré Fethi Debbabi, Directeur du Centre d’information des Nations Unies à Rabat. Il a ajouté que « Dans le sport, il ne devrait y avoir aucune place pour les discours de haine et la violence, et que la Coupe du monde offre, pour tous les supporters, une occasion d’union et de solidarité et pour élever les voix afin de faire taire les discours de haine ».
Les Nations Unies définissent le discours de haine comme « tout type de communication, qu’il s’agisse d’expression orale ou écrite ou de comportement, constituant une atteinte ou utilisant un langage péjoratif ou discriminatoire à l’égard d’une personne ou d’un groupe en raison de leur identité, en d’autres termes, de l’appartenance religieuse, de l’origine ethnique, de la nationalité, de la race, de la couleur de peau, de l’ascendance, du genre ou d’autres facteurs constitutifs de l’identité ». Tout en reconnaissant la liberté d’expression en tant que droit humain, la campagne cherche s’emploie à capitaliser la popularité du football pour attirer l’attention sur les effets toxiques du discours de haine, en particulier sur Internet, et appeler à le contrer dans le monde virtuel et réel. Le sport doit unir les gens et encourager une concurrence loyale, et ne jamais devenir un espace pour les discours de haine, la discrimination et la violence.
Il convient de rappeler qu’en juillet 2021, l’Assemblée générale des Nations Unies a souligné les préoccupations mondiales concernant « propagation et la prolifération exponentielles des discours de haine » dans le monde et a adopté une résolution sur la « promotion du dialogue interreligieux et interculturel et de la tolérance ». ». La résolution a également proclamé le 18 juillet Journée internationale de lutte contre les discours de haine. La lutte contre le discours de haine nécessite une action soutenue à moyen et à long terme. Après cette phase de lancement, la campagne devrait étendre sa portée et son impact pour mobiliser une large participation. Sur la base des enseignements tirés, l’expérience pourrait être étendue à d’autres pays.