Femmes marocaines : Un si long chemin et un statut en suspens
Dossier du mois
Une diplomate dévouée
Aziza Limame, Ambassadeur, Conseiller auprès du Cabinet de ministre
Après l’obtention d’une licence en Droit (Sciences juridiques), Aziza Limame est déjà mordue par le monde politique, tout la prédestinait à une carrière diplomatique. Elle intègre alors le Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération où elle se fait remarquer par ses connaissances en sciences politiques, sa maîtrise et son goût pour les questions internationales. Voyant dans ce profil révélateur, jeune et prometteur, un atout et une valeur ajoutée, le Directeur des Ressources Humaines l’affecte dans la Direction du Protocole. Cadre dans lequel elle ne verra pas défiler, insensiblement, dix-huit ans de sa vie tellement elle s’y sentait dans son élément. De chargée de dossiers à chef de service des privilèges au département du protocole (1990-1997), puis chef de division chargée des privilèges et immunités diplomatiques au même département (1997-1999) et ensuite Directrice par interim de la coopération culturelle et scientifique, le beau monde des diplomates lui offre la proximité avec des personnes détentrices des secrets de ce métier passionnant mais fort délicat tels Abdelhaq El Mrini, ancien Directeur du Protocole Royal et actuel Porte-Parole du Palais, feu Mohamed Bennani Smires, ancien Ambassadeur et Directeur du Protocole, qui ont été un modèle de professionnalisme et de rigueur.
En fil d’Ariane, son travail dans cette direction consistait à faire le lien entre tous les diplomates accrédités à Rabat et les autorités marocaines en plus de leur permettre, selon la Convention de Vienne, de bénéficier des privilèges et immunités qui leur sont accordés selon leur statut. Force est de souligner que cette importante direction a été et sera toujours l’image du Ministère et du Maroc.
Le meilleur de ses souvenirs alors qu’elle assurait l’intérim de cette direction en 1998, restera l’immense honneur d’avoir été présentée à feu le Roi Hassan II qui l’avait félicitée pour le travail accompli sur le volet protocolaire pour l’organisation de la conférence du Comité d’Al Qods, à Casablanca et l’a nommée Directrice du Protocole.
Après ce riche parcours dans ce département, Aziza Limame est nommée Directrice de la Coopération culturelle et scientifique. Très belle Direction certainement par ce volet culturel, si précieux qui permet de renforcer la coopération et les liens d’amitié en dépit des crises diplomatiques qui peuvent surgir. Cette direction lui a octroyé également le titre de Représentante Personnelle du Premier Ministre auprès de l’Organisation Internationale de la Francophonie et lui a permis de participer à de nombreux Sommets et Conférences. La rencontre de diplomates de haut niveau de différents pays lui a permis de réaliser combien importante était la place du Maroc dans cette enceinte. Une fierté donc pour Aziza Limame de représenter son pays.
En 2008, Taieb Fassi Fihri alors Ministre, lui annonce sa nomination par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, en tant qu’Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire du Royaume en Bulgarie. Une distinction qu’elle doit à son engagement et sa dévotion. Mission qu’elle accomplit avec une forte disponibilité, tous sens éveillés afin de jouer son rôle actif dans sa fonction, et représenter son pays et promouvoir ses intérêts commerciaux, son rayonnement culturel, ainsi que négocier des accords bilatéraux ou multilatéraux. « Toutes les femmes, comme moi, savent que la promotion de la femme marocaine à toutes ces hautes fonctions revient principalement, essentiellement et exclusivement à la Volonté de Notre Auguste Roi Mohammed VI que Dieu le Protège », nous dira Aziza Limame. Fière et honorée par la plus belle des nominations de sa carrière, vu que c’est le rang le plus haut au sein de la hiérarchie diplomatique, l’ambassadrice n’a épargné aucun effort pour porter très haut l’image de son pays et entretenir davantage les relations d’amitié qui unissent le Maroc et la Bulgarie.
« Mon rôle en tant qu’ambassadeur a été avant tout de défendre tous les intérêts de mon pays et bien sûr notre question nationale ayant à l’esprit qu’un groupe de pays jalousent les avancées réalisées sous l’impulsion de notre Souverain. La Fonction d’Ambassadeur de Sa Majesté le Roi m’a permis de réaliser avec orgueil et fierté aussi bien au niveau des autorités bulgares qu’au sein du cercle diplomatique combien S.M. Roi Mohammed VI est admiré pour toutes les réformes difficiles mais courageuses qu’il a entreprises depuis son accession au Trône et qui ont permis de faire de notre Maroc un havre de paix et de stabilité.
Aujourd’hui, mon vœu serait de voir impliquer les diplomates sérieux et compétents dans la formation de jeunes pour préparer la relève afin qu’elle soit à la hauteur des ambitions politiques et diplomatiques visées par notre pays. Et que la parité soit réellement appliquée dans l’attribution des postes de responsabilité. »