Fès-Meknès : des hauts responsables sous le coup de la justice
Le Conseil régional de Fès-Meknès est secoué par une affaire de trafic international de drogue et de blanchiment d’argent, impliquant son secrétaire général et deux policiers. Une enquête a révélé un réseau sophistiqué, utilisant l’achat de véhicules de luxe et des investissements immobiliers pour dissimuler les fonds illicites.
Un scandale a éclaté au sein du Conseil régional de Fès-Meknès. Le secrétaire général de cette institution territoriale a été interdit de quitter le territoire marocain par le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Fès. Cette mesure fait suite à des soupçons d’implication dans une affaire de trafic international de drogue et de blanchiment d’argent.
Cette décision judiciaire s’accompagne de l’interdiction de sortie du territoire pour deux policiers, en poste respectivement à Tanger et à Nador. Ces décisions interviennent dans le cadre du démantèlement d’un réseau de trafic de drogue, actif depuis Fès.
Une opération de la Brigade de la police judiciaire de Fès, soutenue par des informations de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), a permis l’arrestation de trois membres de ce réseau, qui sont maintenant poursuivis en détention provisoire. D’après les médias, les autres suspects seront jugés en état de liberté, mais font face à des accusations de grande gravité, notamment « trafic international de drogue », « blanchiment d’argent », « faux et usage de faux », « corruption », « infraction à la réglementation des changes », et « acceptation de chèques en garantie ».
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Pour blanchir les fonds issus du trafic, ce réseau investissait dans l’achat de véhicules de luxe, des biens immobiliers et des entreprises touristiques. Les enquêteurs ont également identifié un bureau de change récemment établi à Fès, utilisé pour couvrir les dépenses à l’étranger des membres du réseau, notamment pour l’enregistrement des véhicules obtenus en paiement.
L’importation de voitures de luxe, qu’ils revendaient ou utilisaient pour transporter des marchandises de contrebande, constituait leur moyen privilégié de blanchiment. En ce qui concerne le bureau de change, son gestionnaire recevait des sommes non enregistrées dans le système, permettant ainsi des transactions discrètes avec des complices.
Le secrétaire général du Conseil a reconnu connaître le chef présumé du réseau et entretenir des liens commerciaux avec un policier, avec lequel il s’était associé pour l’exploitation d’un café à Fès. Ensemble, ils ont également fondé une société de location de voitures, immatriculées au nom de l’épouse de ce policier, dans le cadre d’un accord informel.
Cette association incluait la mise à disposition de deux véhicules, d’abord inscrits sous une autre société de transport touristique, appartenant au secrétaire général du Conseil. Les liens révélés par l’enquête entre ces individus et le réseau de trafic de drogue confirment leur implication. Ils devront désormais répondre de leurs actes devant la justice.
Avec MAP