Fès-Meknès : Une dirigeante politique dans le collimateur de la justice
Le Mouvement Démocratique et Social (MDS) se retrouve au cœur d’une controverse impliquant Nabila El Mahioute, la dirigeante du parti dans la région de Fès-Meknès, à la suite d’une plainte l’accusant de fraude, d’abus de confiance, de manipulation de déclarations fiscales et de détournement de fonds.
Nabila Mahiout, dirigeante du Parti du mouvement social-démocrate dans la région de Fès-Meknès, a été interpellée par le procureur du tribunal de première instance de Fès qui a ordonné sa mise en détention provisoire. En attente de son procès, le comité d’arbitrage du parti MJD, présidé par Abdessamad Arkan, a suspendu l’adhésion de cette dirigeante locale. L’Organisation des femmes démocrates et sociales, affiliée au parti, a également pris une décision similaire.
La mise en cause de Nabila Mahiout, dirigeante d’un cabinet comptable, découle, selon les médias, d’une plainte déposée par le directeur régional des impôts de Fès auprès du tribunal de première instance de la ville, l’accusant de manipuler des déclarations fiscales et de détourner des fonds confiés par ses clients. Le parquet de Fès a par ailleurs reçu d’autres plaintes d’anciens clients de la société dirigée par Nabila Al Mahiouti, attestant de diverses fraudes, manipulations et escroqueries. Selon les enquêtes préliminaires, une autre personne, actuellement en fuite, est suspectée d’avoir falsifié des documents relatifs à ces affaires.
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Au cours des années 2023 et 2024, plusieurs affaires retentissantes ont éclaté, impliquant des personnalités influentes de la scène politique, des parlementaires, des élus locaux et des présidents de régions, dans des scandales de détournement de fonds publics, de corruption et de trafic de stupéfiants.
Pour mémoire, l’État a récemment engagé des poursuites judiciaires contre des parlementaires, des élus locaux, des entrepreneurs et des fonctionnaires de divers secteurs. Les Cours d’appel de Fès et de Casablanca ont été particulièrement mises en avant en raison de la stature et de l’importance des personnes arrêtées, mais aussi en raison des décisions prises pour démanteler les réseaux impliquant des personnalités publiques.
Cette initiative est certes positive, mais la reddition des comptes implique que nul ne soit au-dessus des lois ou doté de privilèges excessifs. Cette campagne d’assainissement devrait toucher tous les niveaux de responsabilité dans le pays. Cependant, la majorité des poursuites judiciaires n’a concerné que des fonctionnaires et des élus, tandis que les poursuites contre des ministres, des gouverneurs ou walis et des directeurs de grandes institutions publiques restent rares (à l’exception du cas de l’ancien président de la mutuelle générale du personnel de l’administration publique, Abdelmoula Abdelmoumni).