Fès…Pour une participation des enfants autistes à la vie culturelle
Le tissu associatif de la cité Idrisside prend à bras-le-corps l’intégration des enfants autistes. Nombre d’initiatives y ont vu le jour pour plaider la cause de cette catégorie, pour que ses capacités et talents soient mis en valeur.
Parmi celles-ci, l’association « Miroir pour l’enfant autiste de Fès » s’est particulièrement démarquée, en s’activant pour la mise en œuvre d’un projet ambitieux intitulé « le droit de participation des personnes autistes à la vie culturelle et artistique ».
L’association, active depuis 17 ans, a lancé ce nouveau projet, en partenariat avec le conseil régional de Fès-Meknès, dans le but de développer le savoir-faire et les talents de ces enfants dans le domaine artistique sous le signe « pour mettre en valeur les capacités et les talents des personnes atteintes d’autisme ».
D’une durée de deux ans, le projet porte sur plusieurs activités, notamment des campagnes de sensibilisation sur l’autisme au niveau de la région de Fès-Meknès, des fresques murales, des expositions d’art plastique et des produits artisanaux réalisés par des personnes autistes, des spectacles de théâtre, outre la production d’un film sur les capacités artistiques de cette frange de la société.
Piloté par un comité de l’association, ce projet vise en particulier à sensibiliser les citoyens aux capacités des personnes atteintes d’autisme et à créer un débat public autour de leur droit à participer à la vie culturelle et artistique. Ce comité est chargé de coordonner les actions émanant des différents acteurs au niveau de la région de Fès-Meknès pour mettre en œuvre les activités inscrites dans le cadre du projet.
« Le droit à la culture est un droit constitutionnel, et sa concrétisation nécessite des politiques publiques et sectorielles », a déclaré à la MAP le président de l’association Miroir pour l’enfant autiste de Fès, Ahmed Al Baghdadi, mettant l’accent sur la nécessité de créer les outils nécessaires pour activer ce droit, « étant donné le rôle majeur joué par la culture dans la sensibilisation, le renforcement de l’intégration socio-économique et la lutte contre la discrimination ».
Après avoir souligné que l’être humain demeure au centre de tout processus de développement, l’acteur associatif a fait observer que le droit de participer à la vie culturelle et artistique revêt une importance particulière dès lors qu’il s’agit des groupes vulnérables, mettant en exergue la place qu’occupe la culture dans le système des droits de l’homme à l’international en tant qu’outil de renforcement du développement et d’égalité entre les différents composantes de la société.
Il a tenu à citer la Convention internationale sur les personnes handicapées, qui accorde une attention particulière au droit de la participation culturelle et artistique des personnes handicapées.
Selon une note de présentation de ce projet, la culture constitue un outil rentable et flexible pour réaliser le progrès social, notamment au vu de sa capacité à contribuer à la prévention de la criminalité et de la toxicomanie chez les jeunes. La culture contribue également à réduire la stigmatisation et renforcer l’intégration sociale et économique des groupes vulnérables et des personnes handicapées, de même qu’elle aide à combler les écarts religieux, ethniques et sociaux.
Le projet « le droit de participer à la vie culturelle et artistique des personnes autistes » s’inscrit dans le cadre de la stratégie de l’association, qui plaide en faveur de « droits concrets » pour ces citoyens. L’association s’est engagée dans de nombreuses initiatives de plaidoyer, de sensibilisation et de formation dans l’objectif de renforcer les droits humains des personnes autistes.
Miroir vient d’achever un projet intitulé « pour des terrains de proximité inclusifs et accessibles aux personnes handicapées ». Ce projet a permis l’approbation d’un mémorandum, présenté par l’association, par le Conseil communal lors de sa session ordinaire du mois d’octobre 2020.