Festival « Sete Sois, Sete Luas » à Essaouira : le public découvre la musique de la Sardaigne
Le Quatuor italien, »Tenores Di Neoneli » a enflammé la scène de l’espace emblématique de »Dar Siouri », mardi soir, dans le cadre du Festival »Sete Sois, Sete Luas », le temps de faire connaitre au public Souiri et aux visiteurs de la cité des Alizés, la tradition millénaire et la musique traditionnelle de la région de la Sardaigne (Italie).
Dans une ambiance conviviale et bon enfant, les talentueux musiciens italiens ont enchanté le public présent, en lui offrant, majestueusement, un spectacle inédit et pour le moindre, de grande perfection vocale, avec un style péremptoire et évocateur, en interprétant, avec brio, un florilège de chansons qui reflètent parfaitement la musicalité terreuse et mystérieuse de la tradition sarde.
Grâce à une musique singulière reconnue par l’UNESCO comme patrimoine universel immatériel de l’humanité et basée principalement sur l’imitation de la nature et des animaux et aussi sur la totalité des harmonies naturelles possibles grâce à la voix, ce Quatuor qui représente et renouvelle le mieux les splendeurs traditionnelles de l’île Sarde, a amplement enchanté les aficionados des bonnes sonorités, ceux parmi les plus curieux et en quête de beauté et d’originalité.
Par la suite, le Quatuor de la Sardaigne a cédé la scène à un autre spectacle de haute facture, associant cette fois-ci, dans une symbiose inouïe, musiciens belges et marocains dans une pure création artistique fantasmée, sous le signe de »Salam Rock ». Un travail artistique pour chanter la paix depuis Essaouira, terre d’ouverture et de dialogue entre les peuples.
»Salam Rock » est un métissage imaginaire, enrichi de la sensualité et des rythmes orientaux, s’inspirant parfaitement des héros du rock des années 60 et 70 entre autres, les Rolling Stones, les Beatles, The Doors, Led Zeppelin ou encore David Bowie.
Parties sur les routes de l’Orient, les mélodies de ces artistes belges et marocains qui se trouvent ancrées dans l’inconscient collectif de l’humanité, sont entièrement revisitées de manière à laisser place à une nouvelle émotion mêlant mélopées, ouds, nays, darbukas, bendirs, et qraqebs. Une émotion qui puise dans nos racines et grandit dans notre contemporain.
Dans un mot introductif à cette occasion, Mlle Kaoutar Chakir Benamara, a rappelé que ce festival qui arrive à sa deuxième et dernière soirée, est riche et enrichissant et ce, grâce à une programmation éclectique permettant »un voyage » en Sardaigne, le temps de découvrir le chant Sarde, »ce chant et cette musique traditionnels qui accompagnent toutes les fêtes, familiales, religieuses ou politiques en Italie ».
Et de poursuivre que »depuis 1993, le réseau Sete Sois, Sete Luas s’étoffe avec de nouveaux pays comme la Grèce, l’Espagne, le Cap Vert, le Brésil, la Tunisie, la France et le Maroc, relevant qu’il s’agit d’un exemple réussi d’une mobilité internationale où se rencontrent citoyens et artistes du monde entier.
De son côté, Marco Abbondanza, directeur du Festival, s’est dit très heureux de l’organisation de ce Festival à Essaouira, une ville pleine de cultures et d’arts, avec une programmation soigneusement arrêtées afin de permettre de découvrir la diversité culturelle et les musiques traditionnelles et populaires de la Méditerranée et du monde lusophone.
Il a, en outre, loué l’excellence du partenariat entre le Réseau culturel Sete Sois, Sete Luas et l’association Essaouira-Mogador, »un partenaire bien organisé et de niveau international », notant que ce partenariat exemplaire a toute la base pour jeter une véritable passerelle et des liens permanents entre des artistes Souiris et ceux issus d’autres cieux.
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Après avoir rappelé que le concept de ce Festival est totalement différent de celui des autres, en faisant de la mobilité des artistes son point d’excellence, il a relevé que cet événement est l’occasion de mettre en avant l’importance des artistes au sein de nos sociétés, en tant qu’ambassadeurs de paix, mais aussi de porteurs de cette beauté et magie des cultures et des arts.
Notre ambition à travers ce festival est de créer plus de dialogue dans le pourtours méditerranéen, compte tenu des tragédies que connait cet espace, et de valoriser les valeurs universelles de paix et de fraternité entre les peuples, a-t-il conclu.
Lors de la première soirée de ce festival, le public a été au rendez-vous avec le talentueux groupe musical portugais »Realejo » en provenance de la ville de Coimbra.
Ce Festival cette année en sa 26è édition, se tient pour la seconde année consécutive à Essaouira qui rejoint le Réseau culturel en 2017. Le réseau Culturel »Sete Sois, Sete Luas », rappelle-t-on, compte quelque 30 villes issues de plus d’une dizaine de pays de la Méditerranée et du monde lusophone à savoir : le Brésil, le Cap Vert, la Croatie, l’Espagne, la France, l’Italie, le Maroc, le Portugal, la Slovénie et la Tunisie.
Il se propose de promouvoir le dialogue interculturel, et la mobilité et le rassemblement d’énergies et de talents à fin de proposer chaque été un programme éclectique.