Fifagate: Infantino « respectera » toute décision de la Commission d’éthique
Le président de la Fifa, Gianni Infantino, visé depuis jeudi par une procédure pénale en Suisse, « respectera toute décision de la Commission d’éthique » de l’instance, a assuré lundi le secrétaire général adjoint de la Fédération internationale de football.
« Je n’ai aucun doute sur le fait que Gianni Infantino respectera toute décision de la Commission d’éthique », a déclaré Alasdair Bell, pour qui il n’existe cependant « aucune preuve d’un comportement criminel ou contraire à l’éthique ».
Dimanche, la Fifa avait indiqué que son président continuerait d’exercer ses fonctions malgré la procédure pénale le visant.
La Fifa n’a pas indiqué lundi si la Commission d’éthique, en charge de la justice interne de l’instance, a ou non d’ores et déjà ouvert une procédure visant M. Infantino.
La Commission d’éthique « devra mener sa propre analyse et prendre sa propre décision (…) Dans chaque cas, elle doit évaluer s’il existe des éléments sérieux pouvant justifier une suspension », a encore indiqué M. Bell.
Interrogé sur l’absence du président de la Fida durant cette visiconférence, M. Bell a assuré que Gianni Infantino serait « disponible et parlera aux médias afin de laver son nom ». « La Fifa comme M. Infantino n’avons rien à cacher, nous voulons être transparents », a ajouté le juriste écossais.
M. Infantino est visé depuis jeudi par une procédure pénale en Suisse, le procureur fédéral extraordinaire estimant qu’il y avait des « éléments constitutifs d’un comportement répréhensible en rapport avec la rencontre entre le procureur général Michael Lauber, le président de la Fifa et le premier procureur du Haut-Valais », Rinaldo Arnold.
Les infractions concernées sont « l’abus d’autorité », la « violation du secret de fonction » et l' »entrave à l’action pénale ».
Lundi, M. Bell a répété qu’il n’existait « aucun élément factuel » pour justifier l’ouverture de cette procédure, « à moins que rencontrer le procureur soit devenu un crime ».
M. Lauber, qui a démissionné le 24 juillet, était dans le collimateur depuis de longs mois pour sa gestion des procédures relatives au « Fifagate » qu’il supervisait.
Plusieurs rencontres informelles entre ce magistrat et Gianni Infantino, survenues entre 2016 et 2017, avaient été révélées dans la presse et notamment par les Football Leaks en 2018, éveillant des soupçons de collusion.
La Commission d’éthique de la Fifa a depuis quelques années prononcé plusieurs suspensions provisoires contre des hauts dirigeants visés par des procédures judiciaires.
Ainsi à l’automne 2015, l’ancien président de l’instance Sepp Blatter et le président de l’UEFA de l’époque, Michel Platini, avaient été suspendus à titre conservatoire pour 90 jours quelques jours après avoir été entendus dans le cadre d’une enquête de la justice suisse -Blatter comme prévenu et Platini comme témoin assisté-, pour un paiement de 2 M CHF (1,8 M EUR) du premier au second. Blatter a ensuite été suspendu 6 ans et Platini 4 ans.
L’ancien secrétaire général de la Fifa, le Français Jérôme Valcke, soupçonné d’être impliqué dans une affaire de revente de billets lors du Mondial-2014, avait lui été suspendu provisoirement en octobre 2015, pour 90 jours, avant même l’ouverture d’une procédure judiciaire.
L’ex-bras droit de Blatter a ensuite été suspendu 10 ans.
Membre du Comité international olympique (CIO) depuis janvier dernier, M. Infantino pourrait aussi faire l’objet d’une procédure de la part de la Commision d’éthique de l’instance olympique basée à Lausanne.
Interrogé lundi par l’AFP, le CIO a indiqué que la directrice de l’éthique et de la conformité, Paquerette Girard Zappelli, « suit la situation et ne peut faire plus de commentaire à ce stade », rappelant que « la présomption d’innocence prévaut ».
Avec AFP