Fin des accords coloniaux – France-Afrique : Et de un !
Les anciennes colonies françaises sont indépendantes depuis 60 ans – mais seulement sur le papier. Car la France continue de tirer les ficelles avec l’aide des accords signés après les indépendances avec 14 pays d’Afrique francophones. Conséquence : ces pays voient leurs économies avoir du mal à véritablement démarrer. Avec la nouvelle génération de chefs d’Etats africains, la volonté d’en finir avec l’ancienne puissance coloniale est réelle, n’en déplaise à l’Elysée. Pour commencer les accords coloniaux jugés « injustes » sont remis en cause. La Mali n’a pas perdu du temps et a décidé de mettre définitivement fin à sa dépendance face à la France en annulant lesdits 11 accords « imposés ».
Un grand vent d’espoir avait accompagné le discours de l’ancien président français, Charles de Gaulle, le 24 août 1958, tenu à Brazzaville dans le processus de la décolonisation de l’Afrique noire en proposant la création de la Communauté contrairement l’indépendance totale et immédiate.
Deux années plus tard, neuf colonies françaises ont accédé à l’indépendance rien qu’en août 1960, 14 l’ont fait tout au long de l’année : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo, le Cameroun, le Tchad, le Congo-Brazzaville, Madagascar, la Mauritanie et le Gabon le République centrafricaine.
Dans la foulée, al a fallu de nombreuses années avant que les chaînes du colonialisme ne soient brisées, des millions d’Africains ont souffert et sont morts aux mains de la France. Ce n’est qu’en 1946 que la France fonde l’Union française, qui permet au moins aux régions africaines d’envoyer des représentants politiques à l’Assemblée nationale – mais sans parler de souveraineté. La résistance à la France s’est développée dans de nombreux domaines. La Guinée est devenue indépendante en octobre 1958, le premier des territoires africains de la France.
En dépit des annonces, la France garde la main sur les décisions politiques en Afrique surtout sur le plan économique. Par ce biais, l’ancienne puissance coloniale s’est débrouillée pour faire signer 11 accords coloniaux avec ces pays, accords qui ont littéralement plombé le développement de ces pays.
Le Mali en exemple en attendant les autres
Compte tenu du changement de régime successif, les autorités maliennes ont décidé de mettre fin aux accords coloniaux qui lient leur pays à la France. Cela fait fuite à plusieurs accusations des Maliens sur l’attitude de la France qu’ils qualifient de « manque de respect et de considération ». Cette attitude renvoie au président français, qui lui-même « méprise » ses concitoyens au point de mettre la France dans une situation presque ingouvernable, qui a surtout était remarqué par les manifestations des gilets jaunes pendant presque deux ans.
Cette même reproche faite à Paris par les Maliens est en train de se propager en Afrique. Récemment le Burkina a entamé un processus pour réévaluer ses relations avec la France, depuis que cette dernière s’est encore tristement illustrée dans ses rapports avec le pays.
Ce même comportement français incarné par le président Macron n’est pas parti pour s’arrêter et risque de faire tache d’huile au point que sans aucun doute pour l’une ou l’autre raison, les pays africains ont décidé de prendre leur destin en main et rompre définitivement les liens avec l’ancienne puissance coloniale, la France.
Voici les onze accords coloniaux signés par la France avec les quatorze pays africains.
- La dette coloniale pour remboursement des bénéfices de la colonisation
Les états nouvellement indépendants doivent rembourser le coût des infrastructures construites par la France pendant la colonisation.
- La confiscation automatique des réserves financières nationales
Les pays africains doivent déposer leurs réserves financières auprès de la Banque de France. Ainsi, la France « garde » les réserves financières de quatorze pays africains depuis 1961.
- Le droit de premier refus sur toute ressource brute ou naturelle découverte dans le pays
La France a le premier droit d’achat des ressources naturelles de la terre de ses ex-colonies. Ce n’est qu’après que la France ait dit: « Je ne suis pas intéressé », que les pays africains sont autorisés à chercher d’autres partenaires.
- Priorité aux intérêts et aux entreprises français dans les marchés publics et appels d’offre publics
Dans l’attribution des marchés publics, les entreprises françaises ont la priorité sur l’attribution. Même si les pays africains peuvent obtenir un meilleur rapport qualité-prix ailleurs.
- Droit exclusif de fournir des équipements militaires et de former les officiers militaires des colonies
- Le droit pour la France de déployer des troupes et d’intervenir militairement dans le pays pour défendre ses intérêts, raison des bases militaires présentes dans le continent.
- L’obligation de faire du français la langue officielle du pays et la langue pour l’éducation
- L’obligation d’utiliser le franc CFA (franc des Colonies Françaises d’Afrique)
Lors de l’introduction de la monnaie Euro en Europe, les autres pays européens ont découvert le système d’exploitation français. Beaucoup, spécialement les pays nordiques, ont été consternés; ils ont suggéré à la France de se débarrasser du système, mais sans succès.
- L’obligation d’envoyer en France, un bilan annuel et un rapport d’état des réserves.
10 . Renoncer à toute alliance militaire avec d’autres pays, sauf autorisation de la France
- L’obligation de s’allier avec la France en cas de guerre ou de crise mondiale