Financement de projets : Casablanca à la recherche de 200 MMDH
La municipalité de Casablanca se trouve à un tournant important de son développement économique et urbain. Afin de répondre aux besoins de financement pour ses nombreux projets, elle envisagerait de vendre une partie de ses biens immobiliers. Cette initiative vise à récolter la somme considérable de 200 milliards de dirhams marocains, un montant pour soutenir les ambitions de la ville.
Lors d’une réunion de la Commission d’urbanisme de Casablanca, il aurait décidé de mettre en vente plusieurs propriétés communales actuellement louées à des prix dérisoires. Parmi ces biens, on trouve notamment des villas situées dans le quartier de Yarmouk, rue Zerktouni, couvrant une superficie totale de 4745 mètres carrés. Les prix de vente au mètre carré, initialement fixés à 44 100 dirhams pour les bâtiments de hauteur R+7 et à 34 300 dirhams pour ceux de hauteur R+5, ont été réévalués à respectivement 46 790 dirhams et 36 392 dirhams par mètre carré lors de la dernière réunion.
Cette vente représente une étape cruciale dans les efforts de la municipalité pour augmenter ses revenus. En effet, certains de ces biens sont actuellement loués à des tarifs extrêmement bas, ne dépassant parfois pas 250 dirhams par mois. La Commune de Casablanca possède environ 14 000 propriétés, incluant des terrains, des villas, des espaces commerciaux et des appartements. La vente de ces biens pourrait donc générer des rentrées financières significatives.
Ahmed Brieja, président de la Commission des services publics de la municipalité, a souligné l’importance de cette mesure pour renforcer la position financière de Casablanca, surtout à l’approche de grands événements internationaux tels que la Coupe d’Afrique et la Coupe du monde de football. Selon lui, le budget de la commune pourrait atteindre 530 milliards de dirhams pour la première fois cette année et pourrait même s’élever à 700 milliards de dirhams si les ventes immobilières proposées se concrétisent.
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La nécessité de financer les projets de Casablanca est d’autant plus pressante que la ville aspire à devenir un pôle économique majeur non seulement au Maroc, mais aussi à l’échelle régionale et internationale. Les fonds récoltés grâce à la vente des biens immobiliers permettront de financer des projets d’infrastructure essentiels, tels que la modernisation des réseaux de transport, l’amélioration des services publics, et le développement de nouvelles zones résidentielles et commerciales.
En outre, ces fonds seront également utilisés pour renforcer les capacités de la ville en matière de gestion des déchets, de traitement des eaux usées et de fourniture d’énergie durable. La municipalité prévoit également d’investir dans des projets de développement social, visant à améliorer la qualité de vie des habitants de Casablanca, notamment par la construction de nouvelles écoles, hôpitaux et centres culturels.
La vente des biens immobiliers communaux est donc perçue comme une solution stratégique pour répondre aux défis financiers de la ville. Cependant, cette initiative suscite également des débats et des préoccupations. Certains craignent que la vente de ces propriétés ne profite qu’à une minorité et ne contribue pas suffisamment au développement équitable de la ville. D’autres soulignent l’importance de garantir la transparence et l’équité dans le processus de vente pour éviter toute forme de spéculation ou de corruption.
Malgré ces enjeux, la municipalité de Casablanca reste déterminée à aller de l’avant avec ce projet ambitieux. Elle s’engage à utiliser les fonds récoltés de manière responsable et à veiller à ce que les bénéfices de ces ventes soient réinvestis dans des projets qui bénéficieront à l’ensemble de la population. La réussite de cette initiative dépendra en grande partie de la capacité de la municipalité à gérer efficacement les ressources et à mettre en œuvre des projets qui répondent aux besoins réels des habitants de Casablanca.