Financements extérieurs: Le Maroc dépasserait le plafond fixé par la LF-2020
Le Maroc devrait faire recours aux emprunts extérieurs supplémentaires dépassant le plafond des financements extérieurs fixé par la loi des finances 2020 à 31 milliards de dirhams (MMDH), estime le Haut-Commissariat au Plan (HCP).
Ce choix se justifie par les mesures urgentes prises pour lutter contre la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19) qui devrait imposer des dépenses publiques élevées face à une baisse prévue des recettes de l’État, explique le HCP dans son Budget économique exploratoire 2021.
Le Maroc « ferait recours à toutes les marges de manœuvre dont il dispose sans puiser dans le stock de devises qui risquerait de baisser fortement en 2020, sous l’effet du repli des flux financiers », souligne la même source.
Et d’ajouter que ces conditions devraient porter l’encours de la dette extérieure du trésor à 16,7% du produit intérieur brut (PIB) et à 22,4% de la dette globale du trésor, soit des hausses respectives de 2,7 et 0,8 points du PIB par rapport à l’année précédente.
Ce budget économique exploratoire fait aussi ressortir que l’endettement global du trésor devrait atteindre 74,4% du PIB en 2020 et ce, compte tenu de la dette intérieure prévue à 57,7% du PIB.
Au niveau de la dette extérieure garantie, les trésoreries des entreprises et établissements publics (EEP), engagés dans des investissements de grandes envergures, devraient sous l’effet de la crise sanitaire être confrontés en 2020 à « de fortes tensions de financement », précise le HCP.
Parmi les établissements publics les plus touchés, ceux évoluant dans le secteur de transport, notamment l’Office national des chemins de fer (ONCF), la Royal Air Maroc (RAM), la Société nationale des autoroutes du Maroc (ADM) et l’Office national des aéroports (ONDA), souligne-t-il, notant que dans ces conditions, la dette publique globale dépasserait le seuil de 92% du PIB, en hausse de près de 12 points par rapport à un an auparavant.
Le budget économique exploratoire présente une révision de la prévision de la croissance économique nationale en 2020, ainsi que ses perspectives pour l’année prochaine. Ce budget est de nature à permettre au gouvernement et aux acteurs socio-économiques de prendre conscience de l’évolution économique prévisible en 2021.
L’élaboration de ce Budget intervient dans un contexte inédit marqué par une crise sanitaire qui a débuté en Chine et s’est propagée dans le monde entier. Elle tient compte des perspectives économiques mondiales, établies par les différents organismes internationaux, notamment le Fonds monétaire international (FMI), l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la Commission Européenne et la Banque Mondiale.
Ce budget tient compte également des données de la comptabilité nationale, des résultats des enquêtes trimestrielles et des travaux de suivi et d’analyse de conjoncture menés par le Haut-Commissariat au Plan.
Il se base aussi sur les données monétaires, issues de Bank Al Maghrib, les données financières fournies par le ministère de l’Economie et des finances et les statistiques des échanges extérieurs fournies par l’Office des Changes.