Financer la transition énergétique et écologique: nécessité de combiner plusieurs solutions
Le financement de la transition énergétique et écologique (TEE), qui est inéluctable, souhaitable et désormais acceptée au plan mondial, nécessite de combiner un grand nombre de solutions, estime le Senior Fellow at the Policy Center for the New South (PCNS), Christian de Boissieu.
Dans un Policy Paper intitulé « Financer la transition énergétique et écologique », le Senior Fellow indique qu’il va falloir combiner un grand nombre de solutions pour le financement de la TEE, lesquelles vont exiger des innovations financières, l’application élargie des critères ESG (environnement, social, gouvernance), une adaptation de certaines réglementations bancaires et financières, en plus de coopération internationale. Dans ce sens, il a relevé que des pistes ont déjà été lancées, des procédures et des instruments sont mis en place, mais tout cela reste insuffisant, notant qu’à très court terme, il est indispensable que le sommet de juin 2023 à Paris, préparatoire à la COP 28 de décembre 2023, débouche sur des propositions concrètes, et pas seulement de belles intentions, sur deux sujets majeurs du financement de la TEE.
Il s’agit, selon M. De Boissieu, de faire évoluer le Fonds Monétaire International (FMI), la Banque mondiale et les autres Banques multilatérales de développement dans une direction plus favorable à ce financement, et attirer plus de capitaux privés en maximisant les effets de levier créés par les capitaux publics pour réussir la TEE.
Pour atteindre le financement requis pour la TEE à l’horizon 2030, avec une perspective sur 2050, le Senior Fellow a estimé qu’il va falloir mobiliser une large palette d’instruments financiers, ajoutant à cet égard que les pays avancés doivent combiner financements intermédiés et financements de marché, alors que les pays du Sud devront surtout faire appel à des financements intermédiés, faute de marchés financiers suffisamment actifs.
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En outre, M. De Boissieu a fait savoir que dans tous les pays, quel que soit leur niveau de développement, il faut envisager, si cela n’existe pas déjà, de créer un livret « vert », accessible auprès des banques, de la poste, des compagnies d’assurance, et à tous les ménages, bénéficiant d’avantages fiscaux et, de ce fait, soumis à un plafond par épargnant.
Les États doivent continuer à s’impliquer dans le financement de la TEE, indique le Policy Paper, et ce en privilégiant des formules pas trop coûteuses en dépenses publiques, notamment des incitations fiscales plutôt que des subventions directes, des dispositifs de garantie de l’État (voire également, dans certains cas, des collectivités territoriales) plutôt que des financements publics bruts.
Il a également mis en avant l’engagement du transfert de 100 milliards de dollars, par an des pays avancés vers les pays du Sud, afin d’aider ces derniers à financer leur TEE, et qui doit être scrupuleusement respecté.
Par ailleurs, il a souligné l’importance de compter sur des convergences régionales, dans l’Union européenne (UE), dans l’Union Africaine (UA), en Asie…, et ne pas hésiter à s’appuyer sur l’essor rapide des agences de notation extra- financière, et sur l’intégration souhaitable de la notation financière et de la notation extra-financière.
Le Policy Center for the New South (PCNS) est un think tank marocain dont la mission est de contribuer à l’amélioration des politiques publiques, aussi bien économiques que sociales et internationales, qui concernent le Maroc et l’Afrique, parties intégrantes du Sud global.
Avec MAP