Le FNUAP plaide pour davantage d’efforts en vue de réduire les inégalités en matière de santé
Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a plaidé pour davantage d’efforts en vue de réduire les inégalités de santé au niveau mondial, dans un rapport sur la population présenté lundi à Rabat.
« Si l’on ne prend aucune mesure pour réduire les inégalités, et que l’on ne parvient pas à protéger les droits des femmes les plus pauvres, notamment en matière de santé et de droits reproductifs, le monde pourrait faire face à des troubles, la paix pourrait être compromise et les objectifs mondiaux de développement risquent de ne pas être atteints« , souligne le rapport sur l’état de la population mondiale 2017 intitulé « Des mondes à part : Santé et droits en matière de reproduction à une époque marquée par les inégalités ».
Le rapport avertit que les disparités économiques renforcent d’autres inégalités, lesquelles les aggravent davantage à leur tour, et constate que dans la plupart des pays en développement, les femmes les plus démunies sont celles qui ont le moins d’options en matière de planification familiale, qui disposent de l’accès le plus limité à des soins prénatals, et qui sont les plus susceptibles d’accoucher sans l’aide d’un médecin ou d’une sage-femme.
Le rapport estime que cette situation entraîne chaque année 89 millions de naissances non planifiées et 48 millions d’avortements à l’échelle mondiale, notant que non seulement la santé des femmes est mise en péril, mais leur capacité à entrer sur le marché du travail ou à y rester, et à devenir indépendantes financièrement, se trouve limitée.
« Sans l’accès à des services abordables de garde d’enfants, dans l’absence de congés de maternité ou à cause de la discrimination des employeurs, les femmes subissent une pénalisation de la maternité, ce qui contraint nombreuses d’entre elles à choisir entre leur carrière ou avoir des enfants », indique le rapport.
Par ailleurs, le rapport réaffirme le fait que les pays ne pourraient pas faire face aux troubles et menaces à la paix et au développement à moins que les inégalités ne soient résolues d’urgence et que les femmes les plus pauvres puissent prendre leurs propres décisions.
Dans une déclaration à la MAP, la directrice-Pays du FNUAP-Maroc, Bérangère Boell Yousfi, a précisé que ce rapport se consacre aux inégalités croissantes entre les pays en matière d’accès des femmes aux services de santé et de reproduction.
Elle a fait savoir que les femmes en milieu rural sont deux fois plus enclines à souffrir de mortalité maternelle que dans le milieu urbain. Cette rencontre a été également l’occasion de présenter les actions engagées par le ministère de la Santé en matière de santé sexuelle et reproductive et de lutte contre la violence fondée sur le genre.
Dans ce sens, le directeur de la population auprès du ministère, Khalid Lahlou, a confié à la MAP que ce département reste résolument engagé à lutter contre les violences à l’égard des femmes et des enfants, à travers la mise en place du programme national de prise en charge de ces victimes.
Ce programme, intitulé « Santé sexuelle et reproductive et violence fondée sur le genre: institutionnalisation du programme national de prise en charge des femmes victimes de violences » vise à assurer une prise en charge intégrée médicale et médico-sociale des femmes et des enfants victimes de violence au niveau des unités intégrées créées à cet effet au niveau des hôpitaux publics et de réseau de soins de santé primaire.
Il s’agit également de renforcer la prévention et de développer la collaboration et la coordination avec toutes les parties prenantes en vue de soutenir les interventions développées par le programme.
Cette rencontre s’est déroulée en présence de représentants des départements ministériels concernés, des agences des Nations Unies, de la société civile et d’universitaires.