FOCAC : Xi Jinping propose des plans d’actions pour faire avancer conjointement la modernisation avec l’Afrique

L’amitié sino-africaine est un lien qui traverse le temps, l’espace, les montagnes et les océans, se transmettant de génération en génération. C’est cet héritage que le président chinois, Xi Jinping, a souhaité honorer dans sa récente déclaration. Depuis la création du Forum sur la Coopération sino-africaine (FOCAC) en 2000, cette amitié s’est renforcée à travers de multiples collaborations, en dépit des transformations mondiales inédites.

Le président chinois, Xi Jinping, a affirmé jeudi que « la modernisation est un droit inaliénable de tous les pays du monde ». Il a critiqué la voie occidentale, soulignant qu’elle a « infligé de profondes souffrances aux pays en développement ». Après la Seconde Guerre mondiale, de nombreux pays du tiers-monde, dont la Chine et les pays africains, ont accédé à l’indépendance et ont travaillé sans relâche pour corriger les injustices historiques dans leur processus de modernisation.

Cette année, la République populaire de Chine célèbre son 75e anniversaire. Xi Jinping a réitéré la détermination de la Chine à « promouvoir sur tous les plans l’édification d’un grand pays socialiste moderne et le renouveau de la nation par la modernisation à la chinoise ». En parallèle, l’Afrique connaît un nouvel éveil et avance vers les objectifs de modernisation fixés par l’Agenda 2063 de l’Union Africaine. « Dans notre recherche commune de la modernisation, nous lancerons une vague de modernisation du Sud global et écrirons un nouveau chapitre dans la construction d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité », a déclaré Xi Jinping.

Xi Jinping a insisté sur la nécessité de promouvoir une modernisation marquée par la justice et l’équité. « La modernisation d’un pays doit non seulement respecter les règles générales, mais aussi et surtout s’adapter aux conditions nationales », a-t-il déclaré. La Chine entend renforcer ses échanges sur les expériences de gouvernance avec l’Afrique et soutenir les pays dans l’exploration de voies de modernisation adaptées à leurs réalités nationales.

Une modernisation ouverte et gagnant-gagnant

« La coopération mutuellement bénéfique est la bonne voie à suivre », a affirmé Xi Jinping. La Chine souhaite approfondir sa coopération avec l’Afrique dans divers domaines tels que l’industrie, l’agriculture, les infrastructures, le commerce et l’investissement. Xi Jinping a souligné l’importance de promouvoir une coopération exemplaire dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route » et de l’Initiative pour le développement mondial.

Pour Xi Jinping, « réaliser le libre et plein épanouissement de l’homme est l’objectif ultime de la modernisation ». La Chine s’engage à coopérer avec l’Afrique dans des domaines tels que la formation des ressources humaines, la réduction de la pauvreté et l’emploi, afin d’améliorer le sentiment de satisfaction, de bonheur et de sécurité des peuples dans le processus de modernisation.

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Xi Jinping a également mis en avant l’importance de la diversité et de l’inclusion dans la modernisation. « Le développement coordonné sur les plans matériel et spirituel est le noble idéal de la modernisation », a-t-il déclaré. La Chine souhaite intensifier ses échanges humains et culturels avec l’Afrique et promouvoir le respect mutuel et la coexistence inclusive entre différentes civilisations.

Le développement vert est une caractéristique marquante de la modernisation à l’ère nouvelle, selon Xi Jinping. La Chine entend accompagner l’Afrique dans la création de moteurs de croissance verte et la réduction de l’écart en matière d’accessibilité aux énergies, tout en poursuivant le principe de responsabilités communes mais différenciées.

Concernant la paix et la sécurité, Xi Jinping a souligné que « un environnement de développement pacifique et stable est indispensable à la modernisation ». La Chine souhaite accompagner l’Afrique dans le renforcement de ses capacités à préserver la paix et la stabilité, et promouvoir une mise en œuvre prioritaire en Afrique de l’Initiative pour la sécurité mondiale.

Défis économiques

Le président Xi Jinping a souligné que « face à la mondialisation économique, la Chine et l’Afrique ont uni leurs forces pour renforcer leurs capacités et développer une coopération bénéfique à des milliards de personnes. » Il a rappelé combien ces partenaires ont fait preuve de solidarité lors des catastrophes naturelles et épidémies, forgeant des récits puissants de leur lien d’amitié.

La Chine, représentant avec l’Afrique un tiers de la population mondiale, affirme qu’une modernisation globale ne peut survenir sans les deux continents. Dans ce cadre, Xi Jinping a annoncé dix Actions de partenariats pour la modernisation à développer au cours des trois prochaines années, couvrant des domaines allant de l’inspiration mutuelle entre civilisations à la santé, en passant par le commerce, les infrastructures et la sécurité.

Par exemple, Xi Jinping a déclaré que « la Chine élargira de sa propre initiative l’accès à son marché pour 100 % des produits des pays africains les moins avancés, encourageant ainsi un climat d’échanges prospère. » En matière de santé, la Chine s’engage à envoyer en Afrique 2 000 professionnels médicaux tout en soutenant le développement de capacités locales.

Le président a également évoqué des projets spécifiques, tels que la mise en œuvre de 30 projets d’énergies propres et le développement de plateformes d’alerte météorologique en Afrique pour un avenir plus vert.

50 milliards de dollars pour l’Afrique sur 3 ans

Le président chinois Xi Jinping a promis jeudi plus de 50 milliards de dollars de financement sur trois ans aux pays africains, dont une cinquantaine de dirigeants sont à Pékin pour un sommet.

Cette somme, équivalente à environ 45 milliards d’euros, vise à renforcer les échanges en infrastructures et commerce entre le géant asiatique, deuxième économie mondiale, et l’Afrique. Le sommet du Forum sur la coopération Chine-Afrique, plus grand rendez-vous diplomatique organisé à Pékin depuis la pandémie de Covid-19, réunit de mercredi à vendredi plus de 50 dirigeants africains, selon les médias d’Etat chinois.

Les relations Chine-Afrique connaissent leur « meilleure période de l’histoire », a assuré Xi Jinping lors de la cérémonie d’ouverture dans le Palais du Peuple, colossal bâtiment situé au bord de la célèbre place Tiananmen. « La Chine est prête à approfondir sa coopération avec les pays africains dans l’industrie, l’agriculture, les infrastructures, le commerce et les investissements » , a-t-il ajouté.

« Dans les trois prochaines années, le gouvernement chinois veut fournir un soutien financier à hauteur de 360 milliards de yuans », soit 50,7 milliards de dollars, a-t-il annoncé, promettant aussi d’aider à « créer au moins un million d’emplois en Afrique «. S’exprimant également au sommet, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a assuré que la Chine et l’Afrique, en coopérant ensemble, pouvaient « mener la révolution des énergies renouvelables ».

« Le bilan remarquable de la Chine en matière de développement, notamment en ce qui concerne l’éradication de la pauvreté, est une grande source d’expérience et d’expertise », a-t-il estimé.

La Chine est déjà le premier partenaire commercial du continent africain, avec 167,8 milliards de dollars (151,8 milliards d’euros) en échanges bilatéraux au premier semestre 2024, selon les médias officiels chinois. Elle a envoyé ces deux dernières décennies des centaines de milliers d’ouvriers et d’ingénieurs en Afrique pour construire ces grands projets, et gagné un accès privilégié aux vastes ressources naturelles africaines, notamment le cuivre, l’or et le lithium.

Les prêts des banques publiques chinoises ont permis de financer de nombreuses infrastructures destinées à doper la croissance africaine (voies ferrées, ports, routes…). Mais ils ont soulevé des interrogations en contribuant à creuser l’endettement de certains pays. Le montant des prêts accordés par la Chine aux pays africains l’an passé a toutefois été divisé par six par rapport aux sommets atteints en 2016, où ils approchaient les 30 milliards de dollars (27 milliards d’euros).

En marge du sommet, le président chinois a eu ces derniers jours des entretiens en tête-à-tête avec une dizaine de dirigeants africains, promettant plus de coopération dans toute une série de projets.