Fonds Mohammed VI pour l’investissement: Benchaaboun décline les enjeux stratégiques du dispositif
Intervenant en marge du Symposium sur « L’investissement et le rôle de l’Etat territorial », Mohamed Benchaaboun, Président du Fonds Mohammed VI pour l’investissement a présenté les enjeux stratégiques de ce dispositif Etatique, son arsenal juridique, sa feuille de route, notamment à travers la levée de fonds qui reste à mobiliser, l’identification des projets ciblés, l’opérationnalisation des fonds sectoriels et thématiques.
En effet, le modèle marocain d’investissement consistant à optimiser et mutualiser les impacts de l’investissement public et de l’investissement privé a été un succès. Il a permis de bâtir le Maroc du nouveau millénaire : attractivité économique renforcée, Infrastructures de classe mondiale, nouvelles zones industrielles, nouveaux secteurs d’émergence économique…
Le Maroc s’est hissé comme acteur continental et mondial incontournable dans les domaines de l’automobile, l’aéronautique, l’offshoring, l’agro-industrie, des énergies propres… Pour renforcer ces secteurs et donner plus d’émulations, il convient de consolider mais aussi de rénover comme préconisé par le rapport du nouveau modèle de développement l’investissement et cela va passer par le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, un dispositif stratégique.
Le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement interpelle sur les principaux acteurs pour le décollage économique, pour éradiquer in fine les taux de pauvreté observés au plan national, les inégalités sociales et territoriales, la bureaucratie, la corruption.
Exposant les enjeux stratégiques de ce dispositif, Mohamed Benchaaboun, Président du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement a déclaré que « le premier défi réside dans la maîtrise de nos réserves de changes ». Un changement de paradigme lorsqu’il s’agit de l’investissement.
C’est pour cette raison que le Maroc doit repenser plusieurs facteurs dont les taux d’intérêt au Maroc, qui sont bien inférieurs à la moyenne mondiale, alors que la rentabilité demandée aux investissements n’ai plus la même. Ainsi, M. Benchaaboun note que « Nous devrons agir pour réaliser les objectifs des pouvoirs publics en tenant compte d’une conjoncture particulière ». « Le fond Mohammed VI tient sa genèse dans la volonté de changer de paradigme quant à l’investissement », rappelle-t-il.
Quand on crée un fond, on recherche la multiplication et l’additionnalité et « il faut accélérer le rythme de réalisation des investissements, sans faire appel aux ressources budgétaires de l’Etat », soutient M. Benchaaboun.
Les principaux domaines d’intervention, cité par SM le Roi Mohammed VI durant la fête du trône, regroupe l’infrastructure avec le partenariat public privé, l’industrie, l’agriculture, le tourisme, l’innovation et le segment PME et entreprises de taille intermédiaire qui nécessite un accompagnement particulier. Pour chacun de ces domaines, le Président du Fonds Mohammed VI soutient « qu’il faudra adopter une démarche particulière en étant à l’écoute des futurs partenaires. » Et d’ajouter qu’il faudra « être à leur écoute pour permettre d’avancer ensemble dans la réalisation de nos projets. »
Dans cette dynamique, Benchaaboun souligne deux manières de faire : « D’un côté, les entreprises d’une certaine taille avec des projets structurants pour lesquelles le fond Mohammed VI peut intervenir directement, sous le cadre de la loi 76-20, et d’un autre côté, la possibilité d’intervenir par des sous-fonds dans les différents domaines cités. » Sans oublier, que les domaines d’intervention du fond Mohammed VI, doivent coller aux priorités du gouvernement et des pouvoirs publics, une situation qui va donc évoluer suivant les choix.
« Les prochaines étapes devront faire du Maroc un modèle de gouvernance ». Pour se faire, il faudra prendre en charge les meilleures pratiques internationales en la matière et être transparent. Dynamique enclenchée par l’organisation d’un premier conseil en fin d’année et d’un prochain à venir dès la fin du mois de février, dans lequel la globalité de la stratégie du fond Mohammed VI sera explicitée, promet M. Benchaaboun. Et d’ajouter qu’un conseil devra également « présenter à la délibération l’ensemble des points qui devront être validés par le Conseil d’Administration », notamment au sujet de la manière avec laquelle seront choisies les sociétés de gestion qui devront gérer les sous-fonds.
Dans les prochaines semaines, voir les prochains mois, les premières actions devrait se concrétiser et l’objectif est d’abord de coordonner et de rationaliser les différentes actions publiques, pour qu’elles convergent vers un objectif commun en matière d’investissement : celui d’atteindre 550 milliards de dirhams d’investissements prévus à horizon 2027, annonce M. Benchaaboun.