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Fonte des glaciers : Un rapport onusien craint une aggravation des crises mondiales

Le Rapport mondial 2025 des Nations-Unies sur la mise en valeur des ressources en eau alerte sur l’état des glaciers à l’échelle planétaire, mettant en garde que la fonte de ces « châteaux d’eau naturels » risque d’aggraver les crises mondiales.

Le Rapport, qui vient d’être publié par l’Organisation des Nations-Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) pour le compte d’ONU-Eau, révèle à quel point le dérèglement climatique, la perte de biodiversité et les activités non durables transforment les environnements montagneux à « un rythme sans précédent », notant que les ressources en eau dont dépendent des milliards de personnes et d’innombrables écosystèmes sont ainsi menacées.

Pour ses auteurs, il est désormais urgent de mettre en place « une coopération internationale ainsi que des stratégies et des actions d’adaptation pour faire face à la crise en cours dans nos montagnes et nos glaciers ».

« Quel que soit l’endroit où nous vivons, nous dépendons tous d’une manière ou d’une autre des montagnes et des glaciers. Mais ces châteaux d’eau naturels au rôle essentiel font face à un péril imminent. Ce rapport démontre non seulement l’urgence à agir mais aussi que les solutions les plus efficaces sont nécessairement multilatérales », affirme la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, en présentation du rapport.

De son côté, le président du Fonds international de développement agricole (FIDA) et d’ONU-Eau, Alvaro Lario, met en garde : « si l’eau descend des montagnes, l’insécurité alimentaire, elle, augmente avec l’altitude ».

Lire aussi : De nombreux glaciers ne survivront pas à ce siècle, selon les climatologues de l’ONU

« Les montagnes de la planète fournissent 60 % de notre eau douce, mais les communautés qui protègent ces ressources vitales comptent parmi les plus touchées par l’insécurité alimentaire », souligne le responsable onusien qui insiste que « nous devons investir dans leur résilience pour protéger les glaciers, les rivières, et notre avenir commun à tous ».

Dans le détail, le Rapport mondial 2025 des Nations-Unies sur la mise en valeur des ressources en eau relève que les montagnes fournissent jusqu’à 60 % des flux annuels d’eau douce dans le monde, avec plus d’un milliard de personnes qui vivent dans des régions montagneuses, et plus de deux milliards qui dépendent directement de l’eau provenant des montagnes pour leur eau potable, leurs installations sanitaires et leurs moyens de subsistance.

Alors que les régions montagneuses sont vitales pour des secteurs tels que le pastoralisme, la sylviculture, le tourisme et la production d’énergie (dans les pays andins, 85 % de l’énergie hydroélectrique provient des zones montagneuses), le document note que « les glaciers du monde entier fondent à un rythme sans précédent et que les eaux de montagne sont souvent les plus exposées et les plus vulnérables aux graves conséquences des perturbations du climat et de la biodiversité ».

« Aujourd’hui, la situation est critique : jusqu’à la moitié des habitants des zones montagneuses rurales des pays en développement souffrent d’insécurité alimentaire, en premier lieu les femmes et les enfants », conclut le document qui estime qu’à l’échelle mondiale, le recul des glaciers et la diminution des chutes de neige dans les montagnes « vont impacter deux tiers de l’agriculture irriguée dans le monde et auront des conséquences importantes pour la grande majorité de la population ».

La publication de ce rapport coïncide avec la célébration cette année de la toute première Journée mondiale des glaciers, le 21 mars, soulignant l’urgence d’une action internationale immédiate et coordonnée, en lien avec la Journée mondiale de l’eau le 22 mars.

L’UNESCO co-dirigeait cette journée aux côtés de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), ainsi que l’Année internationale de la préservation des glaciers 2025, une initiative mondiale visant à mobiliser des ressources et des engagements pour la conservation des glaciers.

L’Organisation co-dirige également la Décennie de l’action pour les sciences cryosphériques (2025-2034), destinée à faire progresser la recherche scientifique et les solutions politiques.

Pour l’instance onusienne, ces grandes initiatives doivent donner « un nouvel élan » à la coopération internationale en faveur de la protection des glaciers et des eaux de montagne.

Avec MAP

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