Les forces irakiennes attaquent un fief de l’EI près de la Syrie
Les forces irakiennes appuyées par des unités paramilitaires ont lancé mardi à l’aube l’assaut sur un des derniers bastions du groupe Etat islamique (EI) dans le désert occidental frontalier de la Syrie.
« Des unités d’infanterie et de blindés appuyées par le Hachd al-Chaabi (qui regroupe des unités paramilitaires tribales) ont commencé une offensive pour libérer les localités d’Anna et Rayhana des terroristes de Daech », acronyme arabe du groupe Etat islamique, a affirmé dans un communiqué le géneral Abdel Amir Yarallah, chef du Commandement conjoint des opérations (JOC) contre l’EI.
Pour sa part sur place, un général qui a tenu à garder l’anonymat a affirmé à l’AFP: « l’opération se développe sur trois axes par les forces de l’armée, la police et du Hachd al-Chaabi, soutenues par les avions de la coalition (internationale conduite par les Etats-Unis) et les hélicoptères de l’armée irakienne« . Le président du conseil municipal d’Anna, Abdel Karim al-Ani, a confirmé à l’AFP le début de l’opération. « Il s’agit de libérer les civils de la ville. Les forces de sécurité ont ouvert des chemins pour permettre aux civils de fuir« , a-t-il dit.
Des blindés avançaient dans une plaine rocailleuse traversée par une ligne d’asphalte, tandis que des artilleurs à bord de leurs pick-up armés de mitrailleuses étaient postés derrière des remblais poussiéreux, surmontés de sacs de sable. Anna est l’une des trois localités toujours aux mains des jihadistes, à une centaine de kilomètres de la frontière syrienne dans l’immense et désertique province occidentale d’al-Anbar. Après la reprise d’Anna, puis de Rawa, l’objectif des troupes irakiennes sera Qaïm, dernière localité avant la frontière et la province syrienne de Deir Ezzor. L’EI y est également sous le feu des forces du régime de Bachar al-Assad ainsi que d’une coalition arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis. « L’objectif est de ramener la totalité de la province d’al-Anbar dans le giron de la nation« , a affirmé à l’AFP le lieutenant général Rachid Flaih, à la tête des unités paramilitaires d’al-Anbar.
La bataille pour la reconquête de ces trois localités, où se trouvent, selon un général irakien, « plus de 1.500 jihadistes« , pourrait intervenir en même temps ou après l’assaut sur l’autre bastion jihadiste d’Irak, Hawija et ses environs (300 km au nord de Bagdad). L’Irak a infligé un rude coup à l’EI en le chassant début juillet de Mossoul (nord), trois ans après la prise de cette deuxième ville du pays par les jihadistes.