Formation professionnelle : M. Alj appelle à garantir la convergence de l’offre de formation avec les besoins du marché de l’emploi
Le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj, a appelé, lundi à Casablanca, à garantir la convergence de l’offre de formation professionnelle avec la demande du marché de l’emploi.
“Si nous voulons que la formation professionnelle réussisse son pari de produire des profils facilement insérables dans le marché du travail, le public et le privé doivent œuvrer ensemble à garantir la convergence de l’offre de formation avec la demande du marché de travail de manière dynamique et agile”, a dit M. Alj lors du séminaire national de la Fédération de l’enseignement privé de la CGEM (FEP-CGEM).
Des systèmes d’anticipation et de prospective devraient être mis en place pour suivre les évolutions rapides des métiers, a recommandé M. Alj, relevant que l’expérience des centres de formation en partenariat public-privé comme les instituts en Gestion Déléguée (IGD) a démontré que l’implication des professionnels du secteur dans la gestion des établissements permet de former en réponse à une demande concrète et d’être à l’écoute des besoins du marché de l’emploi.
Et d’ajouter que ce modèle de partenariat public-privé pourrait aussi offrir aux fédérations l’opportunité de faire de la formation un levier stratégique de leur secteur, à l’instar de ce qui est observé dans l’automobile, l’aéronautique ou la minoterie.
Cette dynamique vertueuse passe aussi par le renouvellement en permanence des programmes et contenus en adoptant les nouvelles méthodes pédagogiques dans la construction des compétences prenant en considération les évolutions sociales, sociétales, technologiques et économiques, tout en privilégiant la qualité à la quantité, ainsi que la formation des formateurs, a-t-il fait valoir.
Par ailleurs, M. Alj a insisté sur l’importance de développer la formation en milieu de travail, car la mise en situation pratique est une étape clé dans le processus d’apprentissage, précisant que cette formation doit bien entendu prendre en compte les spécificités et les moyens qui sont les nôtres pour qu’elle soit adaptée à la réalité de l’économie nationale.
“Nos salariés ont besoin d’améliorer continuellement leurs compétences et leur employabilité. La formation continue est un levier important pour améliorer et maintenir la compétitivité de nos entreprises, dans un monde qui ne cesse de changer”, a relevé M. Alj.
En conclusion, le président de la CGEM a réitéré que le développement économique, la réduction du chômage et l’amélioration de la qualité de vie des concitoyens, passent impérativement par une formation professionnelle qui joue pleinement son rôle, appelant à la concertation des efforts du gouvernement et secteur privé pour établir un système de formation professionnelle intelligent, agile et performant, au service de l’employabilité, de l’innovation et de la croissance.
Même son de cloche du côté du président de la FEP-CGEM, Kamal Daissaoui, qui a également appelé à l’adéquation de la formation des ressources humaines avec les besoins de l’économie nationale.
Rappelant l’adhésion de la Fédération aux dispositions de la loi cadre 51.17 relative à la réforme du système d’éducation et de formation, M. Daissaoui a exprimé l’ambition du secteur privé d’être associé à la vision globale et aux différentes réformes du gouvernement en matière de formation professionnelle.
D’après M. Daissaoui, ce séminaire est aussi important dans le sens où il intervient en amont de la proposition par le ministère d’un nouveau projet de loi sur la formation professionnelle qui devrait être réalisé avec la contribution et la consultation du secteur privé.
Pour le président de la Fédération marocaine de l’enseignement professionnel privé (FMEP) et vice-président général de FEP-CGEM, Abdelilah Benhilal, ce séminaire représente une occasion pour la FMEP de présenter sa vision du secteur et de contribuer à la mise en œuvre de l’ensemble des recommandations publiques.
“Notre vision s’inscrit conformément à la nouvelle feuille de route de la formation professionnelle”, a affirmé M. Benhilal, citant les contraintes auxquelles est confronté le secteur, comme le manque d’orientation des stagiaires vers les établissements privés, l’absence d’études sur les besoins en formation au niveau de certains secteurs ou encore le manque d’information et de communication sur les offres de ces établissements.
Toutefois, M. Benhilal a relevé certaines opportunités du secteur comme la demande croissante en formation spécialisée, le besoin de formation en cours d’emploi, et la non couverture des zones rurales et périurbaines par l’offre de formation professionnelle.
A ce titre, il a plaidé pour une restructuration de l’offre de formation des établissement privés, le développement de passerelles, la contractualisation et partenariats public-privé, l’accréditation au système intégré d’évaluation et des mesures incitatives pour le développement du secteur.
Placé sous le thème “la contribution de la formation professionnelle privée à la mise en œuvre des orientations du Nouveau modèle de développement et la feuille de route de la formation professionnelle”, ce séminaire a été l’occasion pour la FEP-CGEM, la Fédération marocaine de l’Enseignement professionnel privé (FMEP), l’ANAPEC, la Fondation marocaine de l’éducation pour l’emploi (EFE-Maroc) et l’association Al Jisr de signer des conventions de partenariat.
Cet événement vise à explorer des thématiques clés de manière scientifique et professionnelle via plusieurs axes, à savoir “la vision ministérielle et la contribution du secteur privé”, “l’anticipation des besoins en compétences” et “le développement de l’offre de formation et assurance qualité”.
MAP