Forte contribution de la productivité du travail à la création de la richesse entre 2001 et 2015
La contribution de la productivité du travail à la création de la richesse a été de 92,5%, alors que celle de l’effet démographique a été de 19,8%, relève une étude du Haut-commissariat au plan (HCP) sur les sources de la création de la richesse au Maroc et sa répartition entre 2001 et 2015.
Durant cette même période, la productivité du travail s’est accrue de 2,9% par an en moyenne, tandis que le ratio de la population en âge d’activité à la population totale a augmenté de 0,4 point en moyenne annuelle, note l’étude présentée mercredi à Rabat par le Haut-commissaire au plan, Ahmed Lahlimi Alami.
Le produit intérieur brut (PIB) par habitant s’est accru de 3,2% par an entre les années 2001 et 2015, alors que le taux d’emploi, qui appréhende la dynamique du marché de l’emploi par rapport aux opportunités offertes par l’évolution démographique, a connu une baisse de 0,2 point en moyenne annuelle, passant de 45,1% en 2001 à 42,7% en 2015, indique l’étude.
Cette amélioration du PIB s’explique principalement par l’augmentation de la productivité du travail, suivie de l’effet démographique (part de la population en âge de travailler sur la population totale) au moment où le taux d’emploi s’est inscrit dans une baisse continue durant cette période,
« Le Maroc doit tirer profit de sa démographie et des potentialités humaines pour créer des occasions d’emploi et améliorer le niveau de vie de sa population », recommande M. Lahlimi, faisant observer que le taux d’emploi s’avère assez faible par rapport à la productivité.
Selon la même étude, le PIB par habitant a connu un ralentissement de sa croissance entre les périodes 2001-2008 et 2008-2015, passant respectivement de 3,6% par an à 2,7%. Ce ralentissement s’explique par la régression du taux d’emploi induisant une contribution négative de 35,3% à la croissance du PIB par habitant au lieu d’une contribution positive de 5,4% durant la première période, relève l’étude. « La contribution négative de l’effet emploi montre que les structures économiques n’ont pas permis de valoriser le potentiel offert par l’effet démographique« , souligne le Haut-commissaire au plan, ajoutant que l’effet négatif de la baisse du taux d’emploi sur le niveau de vie de la population a été largement compensé par l’amélioration de la productivité du travail.
Par ailleurs, l’effet démographique s’est accru de 0,4 point par an durant la période 2001-2015 et a pu contribuer de 17,8% et 19,1% à l’amélioration du niveau de vie de la population durant les deux sous périodes respectivement, note l’étude.
Cela revient à dire que l’intensité de cet effet démographique a augmenté avec le temps et est devenue de plus en plus favorable à la croissance du PIB par habitant, selon la même source.
La transition démographique accélérée que connait le Maroc s’est traduite par une accélération de la population en âge de travailler (+de 15 ans), passée de 19,7 millions en 2001 à près de 24,2 millions en 2015, soit une croissance annuelle moyenne de 1,7%, supérieure au rythme de croissance démographique qui est de 1,1%, ajoute l’étude.