Le Forum euro-méditerranéen des jeunes leaders, un véritable « think tank » pour le rapprochement des deux rives de la Méditerranée
Grâce à sa longue tradition d’ouverture et de coexistence pacifique entre communautés culturelles et religieuses, la ville d’Essaouira a été choisie pour la seconde fois pour accueillir ce week-end le Forum euro-méditerranéen des jeunes leaders.
Ainsi, de jeunes leaders venus du bassin méditerranéen ont été invités à débattre de sujets d’actualité et de société en présence de personnalités politiques et du monde associatif international.
En créant un véritable « think tank » au Maroc, et un rendez-vous annuel à Essaouira, le Forum euro-méditerranéen des jeunes leaders a pour but de faire émerger des échanges sinon des réponses, au moins une analyse partagée de questions aussi essentielles que vitales pour nos sociétés actuelles. Une réflexion collective qui a offert des éléments d’approche nécessaires pour penser l’avenir autrement, pour la paix, l’égalité et la compréhension mutuelle de part et d’autre de la Méditerranée et dans le monde.
L’espace méditerranéen doit faire face aujourd’hui à de nombreux défis économiques, politiques et culturels, qui ne pourront être relevés que si le Nord et le Sud de la Méditerranée sont unis et coopèrent étroitement. Pourtant, cette intégration fait aujourd’hui cruellement défaut. Elle est pourtant une nécessité, car les destins du Nord et du Sud de la Méditerranée sont étroitement imbriqués et les défis de leurs sociétés très largement partagés.
L’ambition du forum consiste à contribuer à une meilleure intégration de cette région euro-méditerranéenne. Pour cela, ce rassemblement exceptionnel a fait le pari de la jeunesse. Si les jeunes, qui exercent d’ores et déjà une influence apprennent à se connaître, à dialoguer, à former des réseaux méditerranéens, alors ils constitueront une fois aux commandes de leurs pays, un puissant facteur d’entraînement pour l’intégration de cette région du monde.
Le forum a réuni cette année plus de 300 jeunes leaders de l’espace euro-méditerranéen déjà influents dans les domaines de la politique, de l’entrepreneuriat, de l’action associative, du journalisme et de la recherche.
Ces jeunes ont débattu de thèmes d’actualité et de questions, qui constituent des sujets de préoccupation partagée aussi bien pour le Sud que le Nord de la Méditerranée tels que les phénomènes de radicalisation, la révolution numérique, la lutte contre le changement climatique, l’égalité Hommes-femmes et le rôle de la culture.
Pour l’Ambassadeur de France au Maroc, Jean-François Girault, l’objectif de ce forum est d’abord de former un réseau méditerranéen de jeunes décideurs et de favoriser l’engagement et la participation au débat public de la nouvelle génération, relevant que la Méditerranée doit être l’espace de la construction commune pour la prospérité de ses peuples.
Le conseiller de coopération et d’action culturelle et Directeur général de l’Institut français au Maroc, Jean-Marc Berthon a souligné, de son côté, que le forum d’Essaouira doit permettre de dégager des convergences et des recommandations d’actions sur des sujets considérés comme prioritaires au Nord comme au Sud de la Méditerranée.
Concernant la radicalisation, les participants ont appelé à établir une séparation nette entre les théoriciens du jihad et ceux qui opèrent sur le terrain, notant que les sociétés méditerranéennes traversent une période de grande crise identitaire.
Les participants ont fait observer que « l’Etat Islamique » a exploité à son profit la vulnérabilité de cette génération, le vide culturel et ce besoin de spiritualité, notant que le Maroc a fait de la lutte contre toutes les formes de radicalisme une de ses priorités.
Cela s’est traduit par l’adoption d’une stratégie basée notamment sur un travail de fond sur les programmes scolaires et la formation des imams.
S’agissant du thème de la société numérique, les intervenants à ce forum ont relevé que la révolution numérique est porteuse d’immenses promesses, mais en même temps elle fait apparaître un certain nombre de risques. Elle rend plus difficile la protection de la vie privée et offre aux haines et aux mensonges un immense réceptacle et aux réseaux criminels des moyens de communications étendus.
Pour ce qui est de la table ronde sur l’égalité hommes-femmes, les participants ont noté que cette question constitue un combat historique tant pour le Nord que le Sud de la Méditerranée. Fruits de combats et d’engagements de plusieurs décennies, des progrès importants ont été réalisés pour donner aux hommes et aux femmes les mêmes droits et rapprocher leurs conditions. Mais beaucoup reste à faire, ont souligné les intervenants.
Concernant le thème du changement climatique, les participants ont signalé que l’ambition du Royaume est de contribuer, lors de la COP22 prévue à Marrakech, à l’adoption de mécanismes permettant la traduction opérationnelle de l’Accord de Paris et d’un plan d’action en termes d’atténuation, d’adaptation et de financement. Le forum a été l’occasion, quelques jours avant l’ouverture de la COP22, de mettre en valeur la vision, mais aussi les initiatives de nouvelles générations, qui s’engagent pour la préservation de l’environnement et la promotion du développement durable.
Organisé par l’ambassade de France au Maroc, en partenariat avec la Fondation Anna Lindh, les associations « Marocains pluriels » et « Essaouira-Mogador », ce forum a pour ambition de favoriser l’engagement et la participation au débat public de la nouvelle génération.
Le forum d’Essaouira, parrainé par Elisabeth Guigou, présidente de la Fondation Anna Lindh et par M. André Azoulay, conseiller de SM le Roi, entend contribuer, en mettant en réseau ces futurs décideurs, à l’intégration de l’espace méditerranéen et au rapprochement des deux rives et de favoriser le dialogue des cultures.
La première édition de cette rencontre internationale avait surtout réuni des Français et des Marocains. Dans cette 2ème édition, le forum s’est élargi aux dimensions de l’espace euro-méditerranéen.