France: amende d’1,1 million d’euros pour Google après un « classement trompeur » des hôtels
Le groupe américain Google a accepté de payer une amende d’1,1 million d’euros en France après avoir constitué un « classement trompeur » des hôtels du pays, substituant à la classification officielle une autre établie selon ses propres critères, a annoncé lundi le service administratif français de répression des fraudes.
Lancée en 2019, une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a démontré « le caractère trompeur du classement des hôtels par Google, notamment sur son moteur de recherche », explique ce service dans un communiqué.
En conséquence, « les sociétés Google Ireland et Google France ont corrigé leurs pratiques et, après accord du procureur de la République de Paris, ont accepté de payer une amende de 1,1 million d’euros dans le cadre d’une transaction pénale ».
Du côté du principal syndicat français du secteur, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), Laurent Duc, président de la branche hôtellerie, s’est dit « très satisfait », expliquant à l’AFP: « nous nous sommes insurgés contre cela dès 2008 ».
Google France a précisé à l’AFP que la note, auparavant attribuée aux établissements en fonction d’informations provenant de diverses sources tierces disponibles publiquement en ligne, reflète désormais uniquement le classement officiel français des hôtels sur Google Search et Maps.
Après avoir été saisie de « plaintes d’hôteliers dénonçant l’affichage sur Google d’un classement trompeur des hébergements touristiques », la DGCCRF « a contrôlé en 2019 et 2020 la nature et la loyauté des informations délivrées par la plateforme ».
Les classements de plus de 7.500 établissements ont été comparés, « sur un nombre conséquent de cas », au « seul classement officiel existant en France et délivré par Atout France », allant de une à cinq étoiles.
Il est ainsi apparu que Google « avait substitué au classement Atout France une classification établie selon ses propres critères », qui « prêtait grandement à confusion par sa présentation et par l’utilisation identique du terme +étoiles+, selon la même échelle allant de un à cinq, pour classer les hébergements touristiques ».
Cette pratique, « particulièrement dommageable pour les consommateurs, trompés sur le niveau de prestations auxquels ils pouvaient s’attendre » en réservant un hébergement, portait également préjudice aux hôteliers « dont les établissements étaient présentés à tort comme moins bien classés que dans le classement officiel d’Atout France », dit la DGCCRF.
Estimant que cela « constituait une pratique commerciale trompeuse », la DGCCRF a transmis au parquet de Paris les conclusions de ses investigations, ce qui a abouti à une transaction. Google utilise le classement officiel délivré par Atout France depuis septembre 2019.
( Avec AFP )