France: appel à la libération de la femme politique algérienne Louisa Hanoune
Un millier de personnalités françaises, militants politiques et syndicaux, défenseurs des droits de l’Homme, universitaires, ont signé un appel réclamant « la libération immédiate » de la cheffe d’un petit parti d’opposition algérien, Louisa Hanoune, inculpée de « complots » dans son pays, selon un communiqué.
La justice militaire a placé le 9 mai Mme Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT, trotskiste) en détention provisoire, après l’avoir inculpée de complots contre l’armée et l’Etat, dans un dossier visant Saïd Bouteflika et les ex-patrons des services secrets, les généraux Mohamed « Toufik » Mediene et Athmane « Bachir » Tartag, inculpés des mêmes chefs.
Frère cadet du président Abdelaziz Bouteflika, contraint le 2 avril à la démission face à un mouvement de contestation inédit, Saïd Bouteflika est accusé d’avoir renforcé ses pouvoirs depuis plusieurs années à mesure de la dégradation de l’état de santé de son frère dont il était le « conseiller spécial« , au point d’apparaître comme un « président bis« .
Dans cet appel – signé notamment par l’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault, le patron du parti de gauche radicale La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, le secrétaire général dy syndicat CGT Philippe Martinez ou le président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme, Maître Henri Leclerc – les signataires dénoncent une « arrestation arbitraire qui suscite une légitime émotion« .
→ Lire aussi : Algérie: la trotskiste Hanoune inculpée pour avoir rencontré Saïd Bouteflika
« Louisa Hanoune est connue partout depuis des années pour ses prises de position et son combat intransigeant en défense de la démocratie, des libertés, des droits des femmes et toujours du côté des peuples et des opprimés. Que l’on soit d’accord ou pas avec ses positions politiques, rien ne peut justifier sa mise en détention. NOUS DEMANDONS SA LIBÉRATION IMMÉDIATE« , écrivent-ils.
Cet appel a déjà été signé par « plus d’un millier de personnes », ont précisé les initiateurs de la pétition à l’AFP.
La défense de Mme Hanoune a admis qu’elle avait participé à une réunion avec Saïd Bouteflika et « Toufik » le 27 mars, au lendemain d’une déclaration du chef d’état-major de l’armée demandant publiquement le départ du pouvoir du chef de l’Etat.
Députée depuis 1997, Mme Hanoune a été candidate aux trois dernières présidentielles algériennes, remportées au 1er tour avec plus de 80% des voix par M. Bouteflika.
Ses détracteurs – dont une large part du mouvement de contestation actuel – accusent Mme Hanoune d’avoir fait durant 20 ans le jeu du « système », notamment en ménageant ses critiques contre Abdelaziz Bouteflika.
Avec AFP