France/coronavirus : Le gouvernement prône la prudence face aux voix demandant une accélération du déconfinement
Le gouvernement français a appelé à la prudence, lundi, face aux voix, de plus en plus nombreuses, appelant à une accélération du déconfinement entamé le 11 mai dernier.
« Je comprends les demandes, les attentes, l’impatience de pouvoir reprendre notre vie normale au plus vite (..). Mais il faut avancer prudemment (…), sans laisser aucune chance au virus de repartir. C’est trop important », a indiqué le ministre de la Santé Olivier Véran dans des déclarations relayées par les médias du pays.
« Nous évaluons la situation au jour le jour, avec nos indicateurs, en fonction aussi de la saturation de notre système de santé »; a poursuivi le ministre. « Nous pouvons vérifier jour après jour que la situation s’est améliorée et continue de s’améliorer mais nous montrons aussi qu’il est trop tôt pour relâcher en aucune manière notre vigilance, celle du système sanitaire et celle des Français également », a-t-il ajouté.
Ces derniers jours, de plus en plus de voix émanant de nombre de professions et de secteurs économiques, se sont élevées en France pour réclamer une accélération de la levée du confinement.
Dimanche, Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique, instance en charge de conseiller le gouvernement sur tout ce qui a trait au Covid-19, a appelé à changer de stratégie et à assouplir le protocole sanitaire, même si le virus circule encore dans le pays avec 1.000 à 2.000 nouvelles contaminations par jour.
«L’histoire des grandes pandémies à virus respiratoire enseigne que huit sur dix ont régressé à l’automne. Profitons de ce moment où la France souffle» (…), a-t-il recommandé dans les colonnes du JDD, appelant à « laisser les gens vivre ».
« C’est le professeur Delfraissy qui a écrit qu’entre le moment où on déconfine et le moment où ça peut avoir un impact sur l’épidémie, il faut dix à 15 jours. (…) Donc il faut avancer prudemment, en étant déterminé pour permettre aux Français de retrouver toutes leurs libertés, leur joie de vivre comme avant mais sans laisser aucune chance au virus de repartir, c’est trop important », a réagi le ministre de la Santé aux propos de président d conseil scientifique.
« Si la situation s’améliore, c’est grâce aux efforts de tous et que ces efforts doivent être récompensés dans la durée et que nous arriverons à terrasser ce virus. L’heure n’en est pas encore venue même si les indicateurs s’améliorent », a encore martelé, le responsable gouvernemental.
Divisée en deux zones verte et orange, la France a entamé le 2 juin la deuxième phase de son déconfinement, avec à la clé la levée de nombreuses restrictions. Cette deuxième phase devra durer trois semaines jusqu’au 21 juin. Un point d’étape sera ensuite fait par le gouvernement, avant que le pays n’amorce une troisième phase à partir du 22 juin, avec davantage de liberté pour les Français.