France/Covid-19: le gouvernement précise les modalités du couvre-feu
Le gouvernement français a précisé, mercredi, les modalités du couvre-feu annoncé la veille par le président Emmanuel Macron, en vue de faire face à une deuxième vague de l’épidémie du nouveau coronavirus.
Les détails de la mise en place de ce couvre-feu d’au moins quatre semaines, décrété à partir de samedi prochain en île de France et huit autres métropoles, ont été présentés lors d’une conférence de presse par le chef du gouvernement, Jean Castex, et les ministres de l’Intérieur, de l’Economie et du Travail.
Dans les zones concernées par cette nouvelle mesure mise en place dans le sillage d’une recrudescence inquiétante des contaminations au Covid-19, il sera désormais interdit de sortir entre 21 heures et 6 heures du matin, avec des exceptions notamment pour les cas d’urgence, les travailleurs nocturnes et les voyageurs, a expliqué le premier ministre.
Pour les régions qui ne seront pas concernées par cette mesure, les salles des fêtes seront fermées et les fêtes privées interdites, a expliqué M. Castex, ajoutant que les restaurants devront appliquer la règles des six invités par table et tenir un registre des clients.
Dans tous «les lieux où l’on circule debout» comme les centres commerciaux ou les supermarchés, une distance de «quatre mètres carrés» par personne devra être respectée et «une jauge sera fixée par le préfet», a-t-il noté.
De son côté, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a fait savoir que 12.000 policiers et gendarmes vont notamment être mobilisés pour faire respecter le couvre-feu, ajoutant qu’il sera possible sur le site du ministère de l’Intérieur, de télécharger l’attestation dérogatoire de déplacement.
La violation du couvre-feu sera passible d’une amende 135 euros, qui passe à 1.500 euros en cas de récidive, a-t-il rappelé, faisant observer qu’au bout de trois récidives, une peine de 6 mois de prison et une amende de 3.750 euros pourront être données.
Côté économique, le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire a annoncé le renforcement et l’élargissement du Fonds de solidarité mis en place au profit des TPE, relevant que toutes les entreprises de moins de 50 salariés qui sont installées dans les zones de couvre-feu et qui ont perdu 50% de leur d’affaires par rapport à 2019 pourront bénéficier d’une aide allant jusqu’à 500 euros, pendant toute la durée du couvre-feu.
Pour les secteurs de l’hôtellerie, des cafés, de la restauration, de la culture, de l’événementiel et du sport, ils bénéficieront d’une aide allant jusqu’à 10.000 euros par mois, dès lors qu’elles subissent une perte de d’affaires non plus de 70%, mais de 50%, a-t-il dit.
Toutes les entreprises fermées administrativement bénéficieront d’une exonération totale de leurs cotisations sociales patronales jusqu’à la fin du couvre feu, a-t-il expliqué, ajoutant que les prêts garantis par l’Etat, qui étaient disponibles jusqu’au 31 décembre de cette année, seront désormais accessibles jusqu’au 30 juin 2021.
La ministre du Travail Elisabeth Borne est revenue à son tour sur les modalités du télétravail, notant que leur mise en œuvre doit respecter un équilibre entre plusieurs objectifs; éviter la propagation du virus, maintenir l’efficacité des organisations de travail et enfin prévenir les risques liés à l’isolement des salariés.
« Cet équilibre doit se construire dans le dialogue social au sein de l’entreprise » a-t-elle souligné.
Pour sa part, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a estimé que les mesures mises en place sont nécessaires, temporaires et efficaces.
Le ministre s’est arrêté également sur la politique des tests en France ainsi que sur la situation épidémiologique de l’épidémie dans le pays, faisant observer que la France est « en train de gagner la bataille des délais » en matière d’accès aux tests, faisant observer que son département a commandé, sans attendre les validations scientifiques, 5 millions de ces tests antigéniques qui sont d’ores et déjà déployés depuis plusieurs jours dans l’ensemble des régions françaises.
Le gouvernement français avait annoncé mercredi le rétablissement de l’état d’urgence sanitaire dans le pays à partir du 17 octobre.
( Avec MAP )