France : Darmanin s’attaque à une association d’extrême droite
Il l’avait promis, Darmanin poursuit sa guerre contre les associations qui porteraient atteinte aux valeurs de la République. Après la dissolution de plusieurs structures comme Barakacity ou encore le Collectif Contre l’Islamophobie au lendemain du meurtre de Samuel Paty, jugées pour avoir incité à la haine, le ministre français de l’Intérieur s’attaque à présent à une association d’extrême droite, Génération Identitaire.
« J’ai été scandalisé par le travail de sape de la République, des militants de Génération Identitaire » a -t-il déclaré, lors de la présentation des résultats des actions ministériels, mercredi 27 janvier, en demandant la dissolution de cette association engagée notamment dans des opérations anti-migrants.
Il reçoit par ailleurs le soutien d’un certain nombre de représentants dont l’ancien ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, qui, sur le plateau de France Inter, n’a pas hésité à rappeler qu’il avait lui-même dissous des associations d’extrême droite, et qu’il aurait fait de même pour Géneration Identitaire avec grand plaisir si l’occasion se présentait à lui : « J’espère que ces gens qui se cachent derrière un militantisme associatifs et sont xénophobes, racistes, provoquent de la haine, puissent perdre cet écrin derrière lequel ils se protègent comme des lâches ».
Mais cette proposition de dissolution n’a pas manqué de faire réagir le parti d’extrême droite, selon qui, il s’agit d’une atteinte à la liberté d’expression. « La CEDH (Cour européenne des droits de l’Homme) dit que la liberté d’expression, vaut non seulement pour les informations ou les idées accueillies avec faveur, ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent l’État ou une fraction quelconque de la population », a argumenté Marine Le Pen. « Donc attention que le ministre de l’Intérieur (Gérald Darmanin) ne torde pas le droit, les grandes libertés publiques, parce qu’il n’apprécie pas tel ou tel pas, dont les actions me choquent, me heurtent, et pour ça je ne réclame pas leur dissolution », a-t-elle ajouté.
Une polémique qui coïncide par ailleurs avec la publication du bilan annuel sur l’islamophobie qui évoque 235 actes recensés en 2020, soit une augmentation de 53% en France, par rapport à 2019.