France : Le gouvernement Barnier, déjà la fin

Point de vue

Eh voilà, la France se retrouve encore une fois au cœur d’une crise politique digne d’un épisode de « House of Cards », mais en moins glamour. Le gouvernement Barnier, très éphémère a explosé, laissant derrière lui un paysage politique aussi éclaté qu’un miroir brisé. On se croirait dans un film catastrophe, sauf que là, c’est la réalité, et elle est bien moins divertissante. Les législatives anticipées ont été un véritable tsunami pour le parti présidentiel, laissant Emmanuel Macron face à la dure réalité : gouverner, ce n’est pas une partie de plaisir.

Le coup de grâce ? L’article 49.3, cette arme constitutionnelle à double tranchant, utilisée par Barnier pour faire passer le budget de la sécurité sociale en force. Une stratégie audacieuse, certes, mais qui s’est retournée contre lui comme un boomerang. Les motions de censure se sont multipliées, autant de coups de poignard dans le dos d’un exécutif déjà chancelant. On a senti la tension monter, comme une marmite sur le point de bouillir.

Et puis, il y a eu Eric Coquerel, figure de proue de la France Insoumise, jouant le rôle d’arbitre dans cette partie d’échecs politique à enjeux titanesques. Avec le soutien inattendu, mais pas si surprenant, du Rassemblement National – Marine Le Pen cherchant visiblement à se repositionner – et le Nouveau Front Populaire, la motion de censure a été adoptée. Un véritable séisme politique, laissant Barnier à la tête d’un gouvernement réduit à la gestion des affaires courantes, un peu comme un gardien de musée attendant la fermeture.

Lire aussi : Michel Barnier active l’article 49.3 pour adopter le budget de la Sécurité sociale

Marine Le Pen, la grande manœuvrière, sort gagnante de cette partie. Ce coup politique, aussi subtil qu’une opération chirurgicale, lui permet de se distancer de Macron, surtout avec ses propres ennuis judiciaires qui se profilent à l’horizon. Un coup de maître, diront certains. Un calcul politique cynique, rétorqueront d’autres. Quoi qu’il en soit, elle a transformé le RN en acteur incontournable du jeu politique.

Mais voilà, la France se retrouve dans une impasse post-législative, un peu comme un joueur d’échecs qui a perdu toutes ses pièces. Trouver un successeur à Barnier ? Une mission quasi impossible. Lucie Castets, du NFP, est évoquée, mais elle n’a pas la stature ni le soutien nécessaire pour prétendre à Matignon. On dirait une partie de Cluedo où personne ne trouve le coupable… ou plutôt, où personne ne peut former un gouvernement.

Emmanuel Macron est donc contraint de revoir sa copie, de chercher un consensus dans un climat politique aussi délétère qu’un marais. Les affaires courantes risquent de durer, un triste symbole d’une démocratie grippée, cherchant désespérément un remède à sa propre paralysie. On se demande si cette crise politique n’est pas le symptôme d’une maladie plus profonde du système politique français. Sera-t-elle capable de se réformer, ou assisterons-nous à une succession de gouvernements éphémères, une sorte de Groundhog Day politique, jusqu’à ce que le système implose ou se métamorphose ? L’avenir de la France reste suspendu à ce dilemme et d’incertitude.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page