France : le gouvernement vise un déficit public de 3,2% du PIB en 2019
Le gouvernement français vise un déficit public de 3,2% du PIB en 2019 contre 2,8% anticipé initialement, en raison de l’effort financier nécessaire aux mesures sociales prises par le gouvernement pour répondre aux revendications des « Gilets jaunes ».
Au total, ces mesures sociales (abandon de la taxe carbone, gestes en faveur des retraités, hausse du SMIC et défiscalisation des heures supplémentaires) représentent une enveloppe de dix milliards d’euros.
‘’Compte tenu de ces dépenses, le déficit devrait donc se creuser légèrement en 2019 et atteindre 3,2% du PIB’’, a indiqué le Premier ministre Edouard Philippe dans un entretien au quotidien Les Echos, réaffirmant l’intention du gouvernement d’accélérer les mesures qui permettent de ‘’distribuer du pouvoir d’achat’’.
En vue d’assurer le financement des mesures annoncées, le gouvernement va mettre à contribution les entreprises notamment les grandes parmi elles « pour nous permettre de dégager une recette supplémentaire de l’ordre de 1,8 milliard d’euros », a indiqué Edouard Philippe.
Cet effort passera par un report d’un an de la diminution du taux de l’impôt sur les sociétés de 33% à 31% pour les entreprises ayant plus de 250 millions d’euros de chiffre d’affaires.
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Par ailleurs, la taxe sur les grandes entreprises du numérique (GAFA) devrait permettre de générer 500 millions d’euros de recettes dès 2019. « Enfin, nous allons revoir ce qu’on appelle la ‘niche Copé’ sur les opérations intra-groupe des entreprises, qui rapportera de l’ordre de 200 millions d’euros », a encore dit Edouard Philippe.
Outre les entreprises, l’Etat sera lui aussi mis à contribution. « Nous allons engager avec les parlementaires au cours de l’année 2019 un exercice de maîtrise de la dépense. Dans le cadre de l’exécution du budget 2019, nous devrons trouver de 1 à 1,5 milliard d’euros d’économies », a-t-il précisé.
Le gouvernement prévoit de présenter mercredi en Conseil des ministres un projet de loi reprenant l’ensemble des mesures annoncées en réponse aux revendications des « gilets jaunes », avant qu’il ne soit soumis au Parlement pour son adoption prévue au plus tard vendredi. »Ce sera le projet de loi le plus rapide de l’histoire », selon les médias français.
Courant la semaine dernière, la Banque de France avait revu une nouvelle fois à la baisse ses prévisions de croissance pour l’économie française à 1,5 pc en 2018 et 2019, en raison d’un ralentissement de l’activité au quatrième trimestre en lien avec le mouvement des « Gilets jaunes ».
Cette prévision est en baisse de 0,1 pc par rapport à l’estimation publiée en septembre dernier (1,6 pc) par la Banque centrale française.
Cependant la Banque de France prévoit un rythme de croissance de l’économie relativement régulier dans les prochaines années (1,5% en 2018 et 2019, puis 1,6% en 2020 et 1,4% en 2021), après une année 2017 exceptionnelle, marquée par une progression de 2,3% du PIB.