France: Le groupe d’armement Thales visé par une enquête pour des soupçons de corruption en Inde

Le groupe d’armement français, Thales, est visé par une enquête du parquet national financier (PNF), ont rapporté vendredi plusieurs médias locaux.

Thales est soupçonné d’avoir usé de corruption pour obtenir un marché de rénovation d’avions de chasse Mirage-2000 en Inde, rapporte le quotidien Les Échos.

Selon une source proche du dossier, l’enquête porte sur des soupçons de corruption d’argent public étranger et de blanchiment de cette infraction, indique Les Échos.

Radio France qui a révélé l’information, rapporte que Sanjay Bhandari -un intermédiaire indien vivant en Grande-Bretagne- « affirme avoir aidé Thales à décrocher le marché de rénovation des avions Mirage-2000 en Inde, en étant rémunéré par un circuit financier offshore ».

New Delhi avait conclu en 2011 avec Paris un contrat de modernisation de sa flotte de 51 Mirage-2000, estimé à près de de 2,4 milliards de dollars (1,6 milliards d’euros) remporté le 29 juillet 2011 par Thales, mais aussi par Dassault (actionnaire principal de Thales avec l’État français).

L’intermédiaire indien avait déposé plainte contre Thales devant le Tribunal de commerce de Nanterre, le 12 mars 2021, pour réclamer le paiement de commissions qu’il estime dues.

Il réclame au groupe d’armement onze millions d’euros pour solder ce qui lui aurait été promis en contrepartie de son aide pour décrocher en Inde le marché de rénovation d’avions de chasse Mirage-2000.

Bhandari assure que Thales aurait remporté le contrat de rénovation un mois après la conclusion d’un accord oral pour sa rémunération, lors d’une visite à Paris – en juin 2011 – auprès de hauts responsables de Thales. Il indique avoir « permis à Thales de lever tous les blocages liés à la signature du contrat », selon la même source.

Le 28 octobre 2022, Sanjay Bhandari a été débouté par le Tribunal de commerce de Nanterre. Mais selon Radio France, le PNF a tout de même ouvert une enquête pour vérifier si les circuits de financement qu’il décrit dans sa plainte ne correspondent pas à des commissions occultes.

De son côté, Thales « conteste fermement ces allégations » et indique qu’il « n’a conclu aucun contrat avec Bhandari ou avec ses sociétés, dans le cadre de ce projet », ajoutant « n’avoir jamais été interrogé par le PNF sur ce sujet ».

Le PNF n’a pas souhaité commenter cette information.

Pour rappel, des juges d’instruction financiers parisiens enquêtent depuis juin 2021 sur les conditions de la vente en septembre 2016 de 36 Rafale par la France à l’Inde, pour un montant de 7,8 milliards d’euros.

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