France: le Sénat présente mercredi son rapport sur l’Affaire Benalla
Au terme de près de sept mois de travaux, la commission du Sénat chargée d’enquêter sur l’affaire Benalla, du nom d’un ex-conseilller d’Emmanuel Macron, présentera mercredi ses conclusions sur les dysfonctionnements de la présidence française.
Très attendu, ce rapport d’enquête sera présenté à la presse à 11 heures (10H00 GMT) par deux co-rapporteurs, tous deux d’opposition, le socialiste Jean-Pierre Sueur et la Républicaine (droite), Muriel Jourda, a précisé la commission des Lois lundi dans un communiqué.
Dysfonctionnements au plus haut des services de l’Etat, mensonges… « Ce ne sera pas un robinet d’eau tiède », prédit un fin connaisseur de l’institution.
Alexandre Benalla, ex-chargé de mission de l’Elysée, est inculpé pour des violences sur des manifestants à Paris, le 1er mai, alors qu’il n’était pas en service ni autorisé à intervenir.
S’est ajoutée en janvier une inculpation pour utilisation abusive de passeports diplomatiques après son licenciement. Et depuis, le parquet financier a ouvert une enquête sur un contrat signé avec un sulfureux oligarque russe.
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C’est en parallèle de ces développements judiciaires, à chaque fois déclenchés par des révélations de presse, que la commission des Lois a conduit ses investigations.
Veillant à ne pas interférer avec la justice, elle revendique un strict respect de son cahier des charges, comme l’a maintes fois martelé son président, Philippe Bas : « Pour nous l’essentiel c’est d’abord de faire la vérité sur le fonctionnement de l’Etat dans cette affaire ».
La commission a également prévu de faire « des recommandations » pour que les « défaillances dans le fonctionnement de l’État » qui ont pu apparaître « ne se reproduisent pas ».
Les personnes auditionnées l’ayant été sous serment, la commission d’enquête peut signaler à la justice ses soupçons de faux témoignages. Plusieurs sénateurs l’ont d’ailleurs appelée à le faire à l’issue des dernières auditions, estimant qu’Alexandre Benalla lui avait menti lors de son audition.
Au total, la commission d’enquête sénatoriale a procédé à plus de 30 auditions dont celles de deux ministres de l’Intérieur: Gérard Collomb en juillet, puis son successeur Christophe Castaner en janvier; du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian ainsi que du chef de cabinet d’Emmanuel Macron, François-Xavier Lauch, ou encore du secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler.
« Il y a eu des dysfonctionnements et il faut les régler », affirmait en janvier le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, en confiant « un sentiment d’amertume ».
MD avec l’AFP