France: Macron renvoie l’image d’un “monarque assiégé par la colère populaire” (Le Monde)
Au moment de souffler la première bougie de son second quinquennat, le président français Emmanuel Macron renvoie l’image d’un “monarque assiégé par la colère populaire” et de ce fait “incapable de susciter le moindre élan” pour les quatre années à venir, écrit Le Monde.
A peine débutée, la séquence des cent jours, qu’il a lancée lundi 17 avril pour tenter de se désembourber de la réforme des retraites, suscite sarcasmes et ricanements, souligne le quotidien dans une chronique mise en ligne sur son site Internet.
L’ampleur de la mobilisation sociale qu’a suscitée son projet de réforme des retraites, l’impossibilité de trouver des alliés pour le voter sans recourir à l’article 49.3 de la Constitution et la colère persistante des Français, qui le haranguent parfois très durement lors de ses déplacements, témoignent du “rejet profond” que provoque la première décision importante de son second quinquennat, soutient le journal.
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La toile de fond est, quant à elle, proche de celle des drames qui se sont déroulés sous les mandats de Jacques Chirac : il s’agit de maîtriser l’endettement pour remettre la France dans les clous européens, alors que la demande de dépenses publiques reste très forte, rappelle-t-on.
Et d’ajouter que les « cent jours » qu’Emmanuel Macron s’est donné pour relancer le pays sont “totalement dépourvus de la force propulsive” qui avait présidé aux expériences antérieures : pas de dissolution à l’horizon, parce que le risque Le Pen est trop grand ; pas de changement de premier ministre non plus, parce qu’il n’existe pas, à ce jour, d’alternative évidente à la démarche laborieuse qu’incarne Elisabeth Borne consistant à rechercher texte après texte des majorités à géométrie variable.
Selon l’auteure de la chronique, éditorialiste au Monde, l’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale a eu beau réintroduire des germes de IVe République dans la Ve, le délitement persistant de LR et du PS interdit pour le moment toute perspective de coalition.
Dans ce contexte, le rebond, forcément modeste, ne peut passer que par la mise en concurrence des faiblesses respectives. Sur un certain nombre de sujets comme le pouvoir d’achat, la santé, l’éducation, le logement, le réchauffement climatique, les Français sont en très forte demande de réponses, relève-t-on, notant que le chef de l’Etat, dont la cote de popularité a baissé à des niveaux historiques, a perdu la capacité d’entraîner les parlementaires, les élus locaux, les partenaires sociaux à les régler.
Avec MAP