France : qui est le nouveau Premier ministre, Jean Castex ?
L’acte III du quinquennat d’Emmanuel Macron a démarré, avec la démission du gouvernement ce vendredi 3 juillet. Le président français déjoue de nouveau tous les pronostics et nomme, aussitôt, celui que la France connaît comme le « Monsieur déconfinement », Jean Castex, pour succéder à Edouard Philippe.
Retour sur un prestigieux parcours
A 55 ans, Jean Castex, fils et petit-fils d’instituteurs, porte un long et prestigieux parcours de haut fonctionnaire. Diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris et énarque, il intègre très tôt le secteur de la Santé puisqu’il sera nommé Directeur des affaires sanitaires et sociales dans le Var avant d’être président de la Chambre régionale des comptes d’Alsace de 2001 à 2005.
De 2005 à 2006, il devient Directeur de l’Hospitalisation et de l’Organisation des Soins (DHOS) au Ministère des Solidarité et de la Cohésion sociale, puis intégrera le cabinet de Xavier Bertrand au ministère de la Santé. Décrit comme un « couteau suisse » selon un ancien conseiller de Sarkozy, c’est un homme aux multiples casquettes qui a notamment participé à l’élaboration du plan français en cas d’épidémie de grippe aviaire H5N1 en 2005.
En 2008, il devient maire UMP de Prades pour la première fois, puis Conseiller aux Affaires sociales au Cabinet du président de la République française auprès de Nicolas Sarkozy. En 2011, il sera nommé Secrétaire Général adjoint de l’Elysée jusqu’à la fin du mandat de Sarkozy en 2012.
En 2017, Jean Castex devient le « Monsieur Sport » du gouvernement, nommé délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 à Paris puis nommé président de la nouvelle Agence Nationale du Sport.
Enfin, en avril 2020, Edouard Philippe le charge de coordonner les travaux de préparation de sortie de confinement. Il s’entourera d’une équipe de 18 personnes, composée d’économistes, d’ingénieurs, d’experts en sciences comportementales et cognitives, et d’anciens membres du ministère de la Santé.
Celui qui incarnera « le nouveau chemin » ?
Celui que Macron a désigné pour succéder à Edouard Philippe semble faire l’unanimité. Lors de son audition au Sénat, le sénateur l’avait qualifié de « haut serviteur de l’État, vacciné contre la technocratie ».
Il sera chargé de préparer « un nouveau chemin », comme l’a indiqué Macron lors d’une interview à la presse française régionale : « la rentrée sera difficile, il faut nous y préparer ». Ce nouveau chemin devra s’axer autour de « la reconstruction économique, sociale, environnementale et culturelle du pays» a-t-il confié.
C’est donc à lui qu’incombera la tâche de former un nouveau gouvernement, censé incarner ce changement qui « commence par le Ségur de la santé, se poursuit sur un chantier sur le grand âge, puis sur l’accompagnement de notre jeunesse qui a le plus souffert de la crise. C’est à elle que nous avons demandé le plus de sacrifices. 700.000 ou 900.000 jeunes qui entreront sur le marché du travail à la rentrée. » Un choix cohérent pour celui qui veut faire de l’hôpital, du social et de l’environnement, la clé du quinquennat.
La passation de pouvoir aura lieu dans les prochaines heures à Matignon et le gouvernement sera nommé avant mercredi.