France/Réforme des retraites: La Nupes a déposé une motion de censure contre le gouvernement
L’alliance de gauche Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale, ndlr) a déposé vendredi, une motion de censure contre le gouvernement après la tentative avortée, de l’opposition, de faire abroger la controversée réforme des retraites.
La motion, consultée par Anadolu, sera défendue dans l’hémicycle par la députée socialiste Valérie Rabault.
« Sous la pression de l’exécutif, la présidente de l’Assemblée nationale a déclaré irrecevables, au titre de l’article 40 de la Constitution, les amendements proposant de conserver un âge légal de départ à la retraite fixé à 62 ans », rappellent les députés de la Nupes dans leur texte, qualifiant cette démarche « d’attaque inédite contre la démocratie parlementaire ».
Ils estiment que « lors de l’examen en commission des affaires sociales de cette proposition d’abrogation du recul de l’âge de départ à la retraite, la défense des sous-amendements a été empêchée par un détournement de l’article 41 du règlement de l’Assemblée nationale, au mépris du droit d’amendement ».
Pointant par ailleurs « un affaiblissement considérable du droit constitutionnel dont disposent les groupes d’opposition », la Nupes considère que la majorité présidentielle se livre à un « mépris constant depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites ».
Pour rappel, le groupe Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) a retiré, jeudi, sa proposition de loi d’abrogation de la réforme des retraites après qu’elle a été vidée de sa substance en commission des affaires sociales.
Après deux heures d’échanges parfois houleux entre les oppositions et la majorité, l’examen du texte a pris fin de manière prématurée, alors que les groupes favorables à l’abrogation de la réforme des retraites accusaient la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet de bafouer la démocratie.
Yaël Braun-Pivet avait en effet affirmé dès mercredi à l’antenne de BFMTV qu’il n’y aurait « pas de vote sur l’abrogation de la réforme des retraites ».
La présidente de l’Assemblée nationale promettait également que les amendements portant sur le retour à la retraite à 62 ans, « seront déclarés irrecevables » et prévoyait de déclencher l’article 40 de la Constitution qui permet de rejeter une proposition de loi qui « aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l’aggravation d’une charge publique ».
Pour rappel, la loi sur la réforme des retraites a été promulguée dans la nuit du 14 au 15 avril dernier par le président Emmanuel Macron malgré une contestation sociale inédite dans tout le pays.