François Hollande au Roi Mohammed VI : Merci Majesté pour votre soutien efficace
De l’entretien en tête-à-tête entre le Roi Mohammed VI et François Hollande au Palais de l’Elysée, ce vendredi 20 novembre, on retient le sentiment d’une concertation renouvelée depuis leur dernière rencontre, le 19 septembre, à l’occasion de la visite du président français à Tanger. La rencontre amicale de vendredi à Paris, soit deux mois jour pour jour après celle de septembre, n’était nullement prévue. Elle s’inscrit en revanche dans le contexte inédit des attentats qui ont frappé la ville de Paris dans la soirée du vendredi 13 novembre, provoquant 130 morts et des dizaines de blessés. Et, surtout, soulevant l’émoi profond à travers le monde entier.
François Hollande a, d’emblée, chaleureusement remercié, vendredi, le Roi du Maroc pour « l’assistance efficace » et, par là-même, les services de sécurité marocains, lesquels ont mis la France sur la piste des terroristes retranchés dans un appartement du quartier Saint-Denis après leur forfait vendredi dernier. « Suivez la cousine du cerveau des attentats Abdelhamid Abaaoud : elle s’appelle Hasna Ait Boulahcen. Elle vit en France. Elle s’est ultra-radicalisée. Suivez sa piste. Ecoutez-la ! », auraient-ils annoncé à leurs homologues français. Mieux, dès lundi 16 novembre, un groupe d’experts antiterroristes marocains s’est rendu à Paris pour apporter son soutien dans l’enquête et fournir sur le terrain de précieuses informations aux autorités françaises. Si rien n’a filtré de l’entretien au Sommet du Roi Mohammed VI, on sait par contre que les attentats terroristes du 13 novembre ont constitué le sujet d’actualité abordé entre autres. Le Roi du Maroc, outre les condoléances et la solidarité, a exprimé aussi sa volonté de combattre le terrorisme par tous les moyens. Les attaques terroristes lancées ce vendredi 20 novembre contre l’hôtel de Bamako au Mali, n’ont pas manqué de les interpeller, car le Maroc et la France apportent un appui effectif et considérable au Mali pour préserver sa stabilité et son intégrité territoriale.
La recommandation des services marocains n’a donc pas été prise à la légère par la France , et plus que de simples indications, ils ont « guidé» leurs homologues sur le chemin du jihadiste belge de Molenbeek, d’origine marocaine qui n’a pas seulement commandité, organisé et lancé les attentats meurtriers, mais participé activement en personne à l’assassinat de plusieurs civils innocents. La vérification de milliers d’images de vidéosurveillance menée, depuis quelques jours, a permis jeudi 19 novembre, aux enquêteurs de l’identifier formellement encore, alors qu’il était sur les lieux du crime, à quelques pas seulement du stade de France et qu’il franchissait à 22h15mn– sans ticket d’accès – le portique de la station de métro La Croix de Chavaux à Montreuil. Preuve par deux qu’il était donc dans Paris, au cœur de la tragédie et non aux portes de la capitale, encore moins en Syrie ou en Grèce comme une certaine presse s’était promptement hasardée à l’annoncer. Preuve encore que les services de renseignements du Maroc avaient bel et bien raison d’affirmer sa présence physique avec sa « cousine » Hasna Aït Boulahcen dans l’appartement conspiratif de Saint-Denis avec d’autres personnes.
L’efficacité dont parle François Hollande en guise d’hommage au Maroc et à ses services de renseignements illustre, en effet, une volonté de renforcer la coopération entre les deux pays, et en dit long sur le rôle que la Sécurité du Maroc joue, de plus en plus, pour prévenir et neutraliser les actions terroristes. Elle nous fournit une indication supplémentaire : la prévention ne se limite pas au Maroc, mais s’étend en France et, surtout, dans ce fief jihadiste, terreau et plaque tournante du terrorisme international qu’est devenu Molenbeek…
Par Hassan Alaoui