Fraude immobilière : Des révélations ont émaillé le procès d’Abdellah Boudrika
Un rebondissement inattendu a marqué le procès du promoteur immobilier Abdellah Boudrika à la Cour d’appel de Casablanca. La session de vendredi 5 juillet 2024 a révélé des détails surprenants sur une fraude impliquant une femme âgée tatouée pour imiter une propriétaire décédée et des documents falsifiés orchestrés par un notaire et un avocat, selon la fille adoptive de la défunte.
Un nouveau tournant vient de se produire dans le procès du promoteur immobilier Abdellah Boudrika. A vrai dire, tous placés en détention provisoire, et aucun ne prévoyait un rebondissement lors de la session de vendredi dernier de la Cour d’appel de Casablanca.
Il s’agit de la fille adoptive du propriétaire décédé et d’une femme âgée mêlée à l’affaire. En effet, cette dernière jouait le rôle du défunt dans l’accaparement des terres. A en croire la fille adoptive, le visage de la femme aurait été tatoué pour rendre la similitude plus évidente. Selon les médias, c’est le notaire, également co-prévenu dans le procès et en détention, d’avoir eu l’idée du faux tatouage et de l’avoir peint sur le visage de celle devant imiter la défunte propriétaire de la parcelle de terrain concernée.
De plus, la fille adoptive a regretté, dans sa déclaration au juge, sa participation à toute cette histoire. Elle a expliqué qu’elle avait elle-même été trompée. Elle raconte qu’on lui a dit qu’un tiers du terrain en cause ferait l’objet d’une vente illégale, c’est-à-dire précisément ce dont elle aurait hérité de sa mère décédée. À sa grande surprise, il s’est avéré que l’escroquerie portait en fait sur la totalité du terrain, et ce sans qu’elle ait à acquitter aucun montant pour son acquisition.
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Elle a ensuite raconté comment l’intermédiaire avait rédigé les procurations requises à cette fin. Ce dernier en a rédigé une à l’effigie de la jeune femme et une autre au nom de sa mère. Les deux documents ont été ensuite exploités pour ouvrir un compte bancaire, en son nom personnel également. Plus tard, l’homme a récupéré la totalité de l’argent provenant de la vente pour lui-même.
Tout a été orchestré par « le promoteur immobilier et l’avocat ». Les deux hommes ont défini le rôle que chacun d’entre eux devait jouer tout au long de l’affaire. La jeune femme a aussi admis qu’elle avait reçu un chèque de 2 millions de Dh prétendument de la part de sa mère décédée.
En outre, dans cette même session, une femme âgée jouant le rôle de la propriétaire terrienne décédée a également été entendue par le juge. Cette dernière a révélé qu’elle était une mendiante qui se rendait au marché hebdomadaire de Tit Mellil pour y mendier.
Par la suite, l’un des accusés s’est rendu auprès d’elle et lui a demandé de l’accompagner pour obtenir une aide financière auprès du promoteur immobilier. Celle-ci n’a pas tardé à s’exécuter. On lui a ensuite tracé un tatouage sur le visage. Au bout du compte, selon elle, elle n’a reçu aucune aide une fois qu’elle a fait ce qu’elle avait à faire.
Cette fraude complexe, impliquant des tatouages falsifiés, des procurations truquées, et la manipulation d’une femme vulnérable, souligne ainsi l’ampleur et la sophistication de l’opération, remettant en question la crédibilité des parties impliquées.