Fuite de « Taxi », un baron de la Mocro Maffia : le Maroc et l’Espagne en état d’alerte
Après la libération sous caution de Karim Bouyakhrichan, alias « Taxi », la police espagnole a été secouée par la fuite de l’un des principaux chefs de la Mocro Maffia, une organisation criminelle bien connue aux Pays-Bas, qui a réussi à quitter l’Espagne pour prendre refuge au Maroc.
Depuis que sa fuite a été rendue publique, les autorités marocaines, en collaboration avec la police nationale espagnole, sont en état d’alerte, mobilisant forces et efforts pour retrouver Karim Bouyakhrichan, alias « Taxi ».
La police soupçonne que « Taxi » a pu échapper à la surveillance des autorités espagnoles en se rendant au Maroc, son pays d’origine, malgré le retrait de son passeport.
L’origine des faits remonte à décembre dernier, lorsque les autorités espagnoles, dans une opération de démantèlement de l’un des clans de drogue dirigés par « Taxi » dans la ville de Malaga, arrêtent le chef de la Mocro Maffia, auparavant recherché aux Pays-Bas. Un acte salué comme une victoire majeure pour les forces de l’ordre espagnoles, venant mettre fin à des années de traque.
Lors de cette arrestation, 172 biens immobiliers, dont la valeur est estimée à 50 millions d’euros, ont été saisis. La police a également interpellé cinq autres membres présumés du groupe criminel et saisi 75 000 euros ainsi que deux armes à feu.
Accusé d’avoir dirigé un réseau de drogue possédant au moins 172 propriétés dans le sud de l’Espagne, Karim Bouyakhrichan a été interpellé et placé sous détention provisoire le 10 janvier 2024 à Marbella. Le 22 février, un juge du tribunal de Malaga a décidé de le mettre en liberté provisoire sous contrôle judiciaire, contre l’avis du parquet.
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Ce magistrat avait estimé que le retrait du passeport, le versement d’une caution de 50 000 euros et l’obligation de se présenter deux jours par mois à la police étaient suffisants pour prévenir un éventuel risque de fuite.
La libération de Bouyakhrichan a suscité des interrogations sur l’intégrité du système judiciaire espagnol. De nombreux observateurs ont critiqué la décision de la Cour provinciale de Malaga, la qualifiant d’erreur judiciaire flagrante. Certains soupçonnent même des motifs de corruption, suggérant que certains acteurs du système judiciaire pourraient être impliqués dans des actes répréhensibles.
Évoquant le risque évident de fuite, les autorités néerlandaises ont exprimé leur mécontentement face à cette décision, soulignant les crimes graves pour lesquels ce narcotrafiquant est recherché aux Pays-Bas.
Il est à noter que la Mocro Maffia hante depuis longtemps les autorités néerlandaises par ses activités criminelles. Les membres de cette organisation sont connus pour leur violence extrême et ont même menacé des membres de la famille royale néerlandaise, dont la princesse Amalia d’Orange.
Le gouvernement espagnol a réagi avec préoccupation face à cette affaire, soulignant l’importance de retrouver Bouyakhrichan et de le traduire rapidement en justice. Qualifiant la situation de « préoccupante », le ministre de la Présidence et de la Justice, Félix Bolaños, a appelé les forces de sécurité de l’État ibérique à agir rapidement.
Des médias espagnols soulignent que les recherches de ce baron de la Mocro Maffia sont concentrées au Maroc en raison de ses liens familiaux avec son pays d’origine. Par ailleurs, des membres de sa famille présents lors de l’arrestation ont réussi à prendre la fuite.
L’attention est désormais tournée vers le Maroc, où les autorités locales sont activement mobilisées dans la traque du fugitif.