Gaspillage alimentaire : Une proposition de loi pour inverser la tendance
En 2022, le gaspillage alimentaire au Maroc a atteint des niveaux alarmants avec plus de 4,2 millions de tonnes de nourriture jetée, une hausse significative d’un million de tonnes par rapport à l’année précédente. Ces données, extraites du rapport de l’ONU Environnement sur l’indice du gaspillage alimentaire pour 2024, mettent en lumière la nécessité d’une intervention urgente pour contrer cette tendance croissante.
Le rapport révèle une augmentation préoccupante du gaspillage alimentaire par habitant au Maroc, qui a atteint 113 kilogrammes par an en 2022, contre 91 kilogrammes l’année précédente. Cette situation génère non seulement des pertes économiques importantes mais s’inscrit également dans un contexte global où la sécurité alimentaire est un défi majeur.
Face à cette crise, une nouvelle proposition de loi a été élaborée pour engager tous les acteurs de la chaîne alimentaire dans la lutte contre le gaspillage. Cette législation vise à garantir que les produits alimentaires non vendus ne soient pas simplement jetés mais réutilisés de manière productive. La loi cible un large éventail de professionnels, y compris les producteurs, transformateurs, distributeurs, restaurateurs, hôteliers, traiteurs et commerçants alimentaires.
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L’application de ces nouvelles mesures sera confiée à l’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA). Les agents de l’ONSSA, investis du statut d’officiers de police judiciaire et ayant au moins le grade d’administrateur, auront la responsabilité de surveiller la mise en œuvre des dispositions légales, d’assurer le respect des nouvelles règles et de percevoir les amendes infligées. Cette démarche vise à renforcer le cadre réglementaire autour de la gestion des déchets alimentaires et à encourager une culture de responsabilité dans la chaîne alimentaire.
Les mesures proposées incluent l’encouragement à redistribuer les produits alimentaires invendus. Les options envisagées comprennent la donation de ces produits à des associations caritatives, leur transformation en alimentation animale, ou encore leur utilisation pour la production d’énergie ou d’engrais.
La proposition de loi prévoit également la possibilité de donner gratuitement ou de vendre à prix réduit les aliments invendus à des associations qui gèrent des foyers pour étudiants, ainsi qu’à celles qui apportent une aide aux sans-abris, personnes âgées, et autres groupes vulnérables.
Les entités qui ne se conformeraient pas aux nouvelles dispositions ou qui seraient reconnues coupables de gaspillage intentionnel s’exposeraient à des sanctions sévères. Une amende équivalente au double de la valeur commerciale des produits gaspillés pourrait être imposée, visant à décourager les comportements négligents et à promouvoir une gestion plus rigoureuse des ressources alimentaires.