La gauche connait actuellement une crise d’existence aussi bien au niveau national qu’international
La secrétaire générale du Parti socialiste unifié (PSU), Nabila Mounib, a affirmé, mercredi à Rabat, que la gauche connait actuellement une crise d’existence, aussi bien au niveau national qu’international, « ce qui a relativement contribué à la réduction de son rôle et de son poids ».
Lors d’une rencontre organisée par la Fondation diplomatique, Mme Mounib a précisé que la gauche au Maroc se trouve en état de restructuration, relevant que ce courant est engagé dans plusieurs initiatives pour la réalisation du développement socio-économique, la promotion des conditions de la femme et la contribution à la création d’une révolution culturelle.
Pour ce qui est du rendement gouvernemental, elle a estimé que l’actuel gouvernement ne dispose pas d’un programme applicable à même d’améliorer les conditions de vie au Maroc, notamment en matière d’enseignement, d’emploi et de maitrise de la dette, précisant que le gouvernement a pris plusieurs décisions ayant réduit la marge des acquis réalisés, au moment où le citoyen est intéressé par l’investissement aux indicateurs de développement, à travers la promotion de l’enseignement, de l’emploi et de l’entreprise.
« La consécration d’une véritable démocratie est susceptible d’immuniser le citoyen et de lui garantir une vie digne, loin de tout facteur pouvant menacer sa quiétude et sa sécurité, à l’instar de ce qui arrive dans certains pays de la région du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) », a-t-elle ajouté.
Le recours à la religion dans l’agenda politique constitue un danger contre les programmes visant à consacrer l’Etat de droit, a poursuivi Mme Mounib, notant que l’alternative proposée devrait porter sur le déploiement davantage d’efforts pour promouvoir le système d’enseignement et consacrer un modèle démocratique basé sur les fondements de l’Etat de droit, outre l’ouverture d’un débat pour faire face à l’extrémisme religieux.
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Pour la secrétaire générale du PSU, l’édification d’un Maroc démocratique développé requiert la maitrise de la dette qui entrave le cours de la dynamique de développement et la mise à niveau de l’économie, notamment à travers la révision de certains accords de partenariat et de libre-échange, soulignant que l’ouverture sur le continent africain offre de grandes opportunités pour la réalisation de cet objectif.
Elle a appelé, dans ce sens, à la création de réseaux pour la défense des intérêts africains, conformément à une approche gagnant-gagnant.
Mme Mounib a estimé que le rôle de la femme dans le champ politique reste limité, en raison de l’inefficacité de certaines dispositions législatives y afférentes et l’émergence d’une culture sociale patriarcale qui adopte une « lecture religieuse erronée » pour justifier la dépendance et la marginalisation de la femme.
Le moyen de remédier à ces handicaps et contraintes réside dans l’accès de la femme à l’enseignement et un changement d’attitude à son égard, a-t-elle insisté, déplorant que le système actuel d’enseignement souffre d’un dysfonctionnement flagrant à cause notamment de ses programmes pédagogiques.
Concernant la question de l’intégrité territoriale nationale, elle a fait savoir que ce dossier entrave l’activation des structures de l’Union du Maghreb Arabe (UMA).
Par ailleurs, Mme Mounib a expliqué que la France et l’Espagne savent pertinemment que les liens historiques liant les Sahraouis à l’ensemble de la population du Maroc existaient depuis toujours, notant que la création d’un micro Etat ne disposant pas des fondements de la souveraineté et de la vie, constitue, selon l’ONU, un danger susceptible de menacer la sécurité de l’ensemble de la région.