Gestion des risques de catastrophes : La stratégie du Maroc mise en avant à New York
La stratégie du Maroc en matière de gestion des risques des catastrophes naturelles 2020-2030 a été mise en avant, à New York, à l’occasion d’un événement de haut niveau organisé par l’Assemblée générale des Nations Unies.
Cette réunion de deux jours (18-19 mai), dédiée à l’examen à mis parcours des progrès réalisés dans la mise en œuvre du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, a connu la participation d’une délégation marocaine composée des ministères de l’Intérieur, des Affaires étrangères, de la Santé et de l’Equipement et Eau.
Le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe est un accord historique conclu en 2015, visant à réduire les dommages, les pertes et les décès dus aux aléas naturels et anthropiques d’ici la fin de la décennie.
En préparation à cette réunion de haut niveau, le Maroc avait accueilli en 2021 le 5è Forum régional arabe pour la réduction des risques de catastrophes, sanctionné par la Déclaration de Rabat qui a réaffirmé la nécessité d’accélérer la réalisation des objectifs du Cadre de Sendai et des stratégies arabes afférentes.
Intervenant au débat général de la réunion des Nations-Unies sur le cadre de Sendai, le Gouverneur, directeur de la gestion des risques naturelles au ministère de l’Intérieur, Abdallah Nassif a souligné que le Maroc a adopté une stratégie nationale de gestion des risques des catastrophes naturelles 2020-2030, avec l’implication de tous les intervenants, aux niveaux central et local, outre les populations, les opérateurs économiques et les académiciens.
Il a, en outre, indiqué que le discours de SM le Roi Mohammed VI en date du 25 mars 2004 au lendemain du séisme d’Al Hoceima fut un point d’inflexion qui a mis l’accent sur la nécessité d’adopter une approche prospective et intégrée en matière de gestion des risques naturels.
En vue de coordonner le pilotage de la politique gouvernementale relative à la gestion des risques naturels, il a été procédé à la création de la Direction de la gestion des risques naturels au niveau du ministère de l’Intérieur, a-t-il indiqué, relevant que le Maroc oeuvre pour la mise en place d’une commission ministérielle dédiée, chargée notamment de renforcer la coopération sectorielle et superviser la mise en oeuvre de la stratégie nationale.
A cet égard, il a souligné que le Royaume a pris une série de mesures dans le cadre de la mise en œuvre de la loi 36-15 relative à l’eau, et ce en vue de créer un atlas des régions exposées aux inondations ainsi que des programmes de prévention de ces phénomènes.
Il s’agit aussi de mettre en place des comités de veille pour la gestion et le suivi des inondations au niveau national et régional, notamment à travers le lancement d’un projet visant à renforcer la résilience des infrastructures de base et la continuité des services vitaux au niveau national.
Dans ce cadre, le Royaume a jeté les fondements d’une gouvernance institutionnelle en matière de gestion des catastrophes, notamment à travers la création d’un Fonds de lutte contre les effets des catastrophes naturelles et l’adoption d’un programme de gestion intégrée des risques de ces catastrophes, a-t-il rappelé.
Il a de même précisé que depuis 2015, quelque 277 projets de prévention ont été soutenus pour un coût global de 400 millions de dollars dont le tiers a été supporté par ledit Fonds.
Évoquant la lutte contre Covid-19, M. Nassif a fait observer que le Maroc, conformément aux Hautes orientations royales, a pris une myriade de mesures pour circonscrire la pandémie et atténuer ses répercussions sociales et économiques, notamment la création d’un comité scientifique consultatif et d’un Fonds dédié à la gestion de la pandémie, outre le lancement d’une campagne de vaccination gratuite au profit de l’ensemble des citoyens et résidents.
Il a, en outre, fait part de l’engagement du Maroc, conformément aux hautes directives royales, à renforcer la coopération Sud-Sud avec les pays africains et arabes, en vue d’accélérer la mise en œuvre des stratégies de lutte contre les risques naturels.
Au début de cette réunion onusienne placée sous le thème « Travailler ensemble pour réduire les risques pour un avenir résilient », les Etats membres ont adopté une déclaration politique qui appelle notamment à améliorer les mécanismes nationaux de partage des données et des analyses sur les risques de catastrophe, y compris aux niveaux régional et international.
La délégation marocaine a eu l’occasion de s’entretenir, en marge de cet événement, avec Mizutori Mami, Représentante spéciale du Secrétaire général pour la réduction des risques de catastrophe. Lors de cette rencontre, la responsable onusienne a salué l’engagement du Maroc dans le processus onusien pour la réduction des risques de catastrophes et elle a reçu une copie du rapport national du Maroc d’examen à mis parcours du cadre de Sendai.
La délégation marocaine a également partagé l’expérience nationale dans le cadre de plusieurs panels interactifs, portant notamment sur la gestion locale des risques de catastrophes, la réduction des risques d’investissement pour le développement durable et la reconfiguration du système financier mondial pour mobiliser les moyens de mise en œuvre des objectifs du Cadre de Sendai.