La gestion du Parquet ne sera pas d’ordre politique mais judiciaire
Le Parquet « n’a pas d’objectifs politiques et notre gestion ne sera pas, non plus, d’ordre politique », a affirmé le procureur général du Roi, chef du parquet général, Mohamed Abdennabaoui.
M. Abdennabaoui, qui était mardi l’invité du forum de la MAP, placé sous le thème « l’indépendance du parquet à l’épreuve de la pratique et du respect du principe de la séparation des pouvoirs », a indiqué que la gestion de cette institution sera d’ordre judiciaire, notant que lorsque « le parquet fournit des éclaircissements à l’opinion publique en leur expliquant qu’il s’agit d’une institution qui interagit avec les revendications et préoccupations des citoyens en essayant d’y donner suite, il n’a pas d’autres buts à travers cette communication, étant donné qu’il est régi par la loi ».
Après avoir souligné que la Constitution a clairement signifié que cette institution n’est pas politique, il a relevé que « les citoyens ont le droit d’être informés et de connaitre leurs institutions, leur gestion et leurs programmes », mettant l’accent sur l’importance des médias à cet égard.
Répondant à une question relative aux craintes évoquées autour de l’indépendance du parquet, M. Abdennabaoui a indiqué que cette institution n’existe que pour préserver les droits et les libertés des citoyens et que quiconque enfreint la loi assume sa responsabilité.
Concernant la stratégie du Ministère Public sur la procédure de la détention préventive, il a fait savoir que « nous aspirons à un projet de loi de la procédure pénale qui va être promulgué, puisqu’il mettra en place les critères d’application de cette procédure », notant que la question n’est pas liée à la détention provisoire mais à la détention en général (80.000 détenus des établissements pénitentiaires au Maroc, soit plus de 2 pour 100 mille, un chiffre qui dépasse la moyenne mondiale).
Il a, également, fait savoir que 40 % d’individus sont placés en détention préventive, ce qui ne veut pas dire qu’ils n’ont pas fait l’objet d’un jugement, certains ont été jugés en première instance, en appel et même au niveau de la Cour de cassation.
M. Abdennabaoui a, dans ce sens, plaidé à ce que les critères de la détention préventive soient clairs, indiquant que plus de 95 % des personnes placées en détention préventive deviennent des détenus jugés et condamnés à purger leur peine, estimant que le problème ne réside pas dans l’encombrement des prisons, mais dans le fait que la société marocaine considère la prison en tant que seul moyen dissuasif.
Pour la résolution de cette problématique, le président du parquet a appelé à ouvrir un dialogue sociétal autour de la révision des différentes lois pour rendre la prison une école réformatrice et non pas un établissement d’éclosion criminelle.