Ghita Mezzour : La mise en œuvre de la 5G prévue « à moyen terme »
La ministre d’État chargée de la Transition numérique et de la Réforme administrative, Ghita Mezzour, a indiqué lundi que plusieurs projets avaient été lancés pour préparer l’activation des services Internet 5G de cinquième génération.
Lors de sa réponse à une question orale sur la « mise en œuvre de la 5G » posée par le groupe du Rassemblement national des indépendants (RNI) à la Chambre des députés, Mme Mezzour a expliqué que ces projets portaient principalement sur « la reconfiguration du spectre des fréquences et la libération de bandes de fréquences adaptées à une utilisation dans les réseaux de cinquième génération, ainsi que la connexion des sites de stations d’émission-réception de base (BTS) avec des connexions par fibre optique ».
Face aux parlementaires, elle a ajouté que la stratégie nationale de développement numérique « Maroc numérique 2030 » comprend un volet 5G qui devrait être mis en œuvre « à moyen terme ».
Les vitesses de données élevées attendues devraient ouvrir de nouvelles possibilités d’application. Par rapport aux réseaux de quatrième génération, les réseaux de cinquième génération offrent des avantages significatifs. Ceux-ci incluent la transmission de grandes quantités de données à une vitesse accrue, le traitement rapide de ces données, et une utilisation intensive pour des applications dans les maisons, les bâtiments, les villes et les voitures intelligentes, a-t-elle souligné.
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D’ailleurs, Mme Mezzour a précisé que ces nouveaux usages et les investissements nécessaires au déploiement des réseaux de cinquième génération nécessitent une reconsidération du modèle économique actuellement en place. Celui-ci doit être différent de celui des services de quatrième génération, nécessitant une infrastructure technique adaptée.
En outre, Mme Mezzour a mis en avant que l’organisation par le Maroc de la Coupe du monde 2030 nécessite une couverture 5G, notamment dans les stades, les centres d’entraînement et les fan zones.
En 2023, la nouvelle norme de communications mobiles 5G a été lancée dans certaines régions du Maroc. L’objectif pour le gouvernement était de mettre en place un réseau de radio mobile à haut débit, principalement dans les grandes villes et les métropoles économiques. Le projet a cependant été entouré de doutes quant à la réalisation à temps des infrastructures nécessaires.
Selon plusieurs experts, le plan de la Note d’orientations générales ne pouvait pas atteindre les objectifs fixés. Le véritable enjeu est d’étendre le réseau de fibre optique, ce qui nécessite un taux d’expansion de 20 %, soit 2 millions de connexions FTTH (fibre jusqu’au domicile). Cependant, à l’époque, seuls 450 000 raccordements avaient été réalisés. Le défi devient encore plus grand si l’on considère que l’objectif est d’atteindre 5 millions de connexions d’ici 2025, soit une augmentation de 50 %.
Le retard est attribué au manque de coordination entre les opérateurs. « Les objectifs auraient pu être atteints si les décisions appropriées avaient été prises, telles que l’ouverture du marché et la régulation au profit des opérateurs d’infrastructures », a expliqué un expert au journal économique. Celui-ci a ajouté qu’une coopération mutuelle entre les opérateurs, en coordination avec les autorités locales, les régions et les communes, aurait été cruciale.
Dans l’état actuel des choses, et compte tenu des coûts d’investissement élevés, il est impossible pour chaque opérateur d’étendre seul son propre réseau. Le statu quo signifie que le poids et la position monopolistique de fait de l’opérateur historique, Maroc Telecom, seront encore renforcés.
La solution réside dans l’ouverture du marché à des opérateurs d’infrastructures spécifiques afin d’accélérer la mutualisation et le partage. On dit que les investisseurs mondiaux, dont le géant américain Google, portent un intérêt croissant au marché marocain des télécommunications. Cependant, ils hésitent à s’engager sans l’autorisation de l’Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications pour agir en tant que gestionnaires d’infrastructures.