Google bat des records au deuxième trimestre, malgré un contexte difficile et une concurrence accrue
Mardi, Alphabet (la maison mère de Google) a émerveillé le marché en annonçant un chiffre d’affaires de 74,6 milliards de dollars et un bénéfice net de 18,4 milliards pour le deuxième trimestre, surpassant les attentes des analystes dans un environnement économique qui n’est pas particulièrement favorable à la publicité.
À la suite de cette annonce, le cours de l’action a grimpé de plus de 6% dans les échanges après la clôture de Wall Street. La performance exceptionnelle de Google s’est manifestée notamment par le biais des ventes d’espaces publicitaires sur YouTube et des revenus générés par son activité de cloud computing, qui ont tous deux dépassé les prévisions du marché. YouTube a généré 7,7 milliards de dollars, tandis que Google Cloud a rapporté 8 milliards, soit une augmentation de 27% sur un an pour cette dernière.
Grâce à un bénéfice opérationnel proche de 400 millions de dollars, Google Cloud confirme sa réussite après avoir enregistré son premier profit au premier trimestre. Cependant, malgré ces résultats prometteurs, le leader mondial de la publicité numérique fait face à de nombreux défis, allant de l’inflation aux taux d’intérêt élevés et à la concurrence de TikTok.
LIRE AUSSI : Microsoft brille grâce à l’IA et au Cloud, malgré un léger ralentissement
Ces facteurs exercent une pression sur les dépenses des annonceurs sur le moteur de recherche Google et sur YouTube. La communauté d’analystes est particulièrement attentive à la compétition acharnée dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA), même s’il faudra attendre plusieurs trimestres avant que les nouveaux produits en cours de déploiement n’aient un impact significatif sur les résultats des grandes entreprises.
La récente sortie de l’interface ChatGPT, développée par la start-up californienne OpenAI (principalement financée par Microsoft), a inauguré une course effrénée vers l’IA générative. En réponse, Google et Microsoft ont enrichi leurs suites logicielles, à destination des professionnels et du grand public, avec des outils capables de générer du texte et/ou des images sur simple demande en langage naturel.
Bard, la réponse de Google à ChatGPT, disponible en anglais dans 180 pays, sera bientôt en mesure de dialoguer dans 40 langues et devrait intégrer des images dans ses interactions avec les internautes.
Face à l’ampleur des enjeux, Sergey Brin, co-fondateur de Google, qui s’était retiré il y a quelques années, est de retour dans les bureaux plusieurs fois par semaine, selon le Wall Street Journal.
Dan Ives estime que l’IA représentera un marché de 800 milliards de dollars et que les dépenses dans cette technologie pourraient représenter entre 8 et 10% des budgets informatiques des entreprises en 2024, contre 1% cette année.