Grèce: Etat d’alerte « maximum » face à l’afflux de migrants
Le conseil de sécurité national grec a décidé « de porter le niveau de protection aux frontières à son maximum« , a affirmé dimanche soir le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis à l’issue d’une réunion de crise.
La Grèce fait face à une « menace asymétrique contre la sécurité de notre pays« , après la décision de la Turquie d’ouvrir ses portes vers l’Union européenne, a indiqué, pour sa part, le porte-parole du gouvernement, Stelios Petsas.
Les autorités grecques ont décidé de renforcer encore leurs patrouilles aux frontières maritimes et terrestres du nord-est du pays. Toute nouvelle demande d’asile sera également suspendue pour ceux entrant illégalement en Grèce, a précisé M. Petsas.
En mer Egée, au moins 500 migrants ont accosté dimanche à bord d’une dizaine d’embarcations en différents points de l’île de Lesbos.
Après l’arrivée de dizaines d’entre eux sur la plage de Skala Sykamineas, 150 habitants de l’île se sont rassemblés autour d’un centre d’accueil de migrants situé non loin de là, avant d’y mettre le feu.
Même si ce centre, autrefois géré par le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR), avait été fermé en janvier dernier, ils redoutaient qu’il n’ouvre à nouveau ses portes.
Sur la route du centre surpeuplé de Moria, où plus de 19.000 migrants sont déjà hébergés, un autre groupe d’habitants munis de chaînes et de pierres a tenté d’empêcher les bus de la police transportant des demandeurs d’asile, arrivés dimanche, d’accéder au centre de réception et d’enregistrement, rapporte l’Agence de presse athénienne et macédonienne (ANA-MPA).
En quête d’appui occidental dans son offensive militaire en Syrie contre le régime de Damas, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a ouvert les portes de l’Europe aux migrants, qui, par milliers affluaient dimanche en coupant à travers champs en direction de la frontière avec la Grèce. Samedi soir, les Nations unies avaient chiffré à 13.000 le nombre de migrants massés le long des 212 km de frontière entre les deux pays, qui borde le fleuve Evros.
Les frontières sont « gardées et parfaitement protégées« , a indiqué, pour sa part, le ministre grec de la Défense, Nikos Panagiotopoulos, depuis le poste-frontière de Kastanies. En 24 heures, les autorités grecques ont bloqué « l’entrée illégale » de 15.500 migrants le long du fleuve Evros.
En outre, près de 200 migrants ont été arrêtés pendant le week-end dans cette région.