Green Bonds: Visa de l’AMMC pour l’émission d’un emprunt de 500 MDH par BMCE Bank of Africa
Après avoir autorisé la première émission d’obligations vertes (Green Bonds) sur le marché marocain, réalisée par l’Agence marocaine de l’énergie solaire (MASEN), l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) a visé, vendredi, une note d’information relative à l’émission par le groupe BMCE Bank of Africa d’un emprunt obligataire de type Green Bonds de 500 millions de dirhams (MDH).
Selon un communiqué de l’AMMC, qui avait lancé à l’occasion de la 22ème Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (COP22), dont les travaux ont débuté lundi à Marrakech, un guide sur les « Green Bonds » (obligations vertes) à destination des émetteurs et des professionnels, cette opération porte sur l’émission de 5.000 obligations subordonnées d’une valeur nominale de 100.000 dirhams chacune, non cotées à la Bourse de Casablanca et réparties en deux tranches.
D’une maturité de 5 ans, la tranche « A » à taux fixe, calculé à partir de la courbe secondaire des bons du Trésor telle que publiée par Bank Al-Maghrib en date du 08 novembre 2016, et la tranche « B » à taux révisable annuellement, offrent une prime de risque entre 55 et 65 points de base.
A travers cette opération, dont la négociabilité des titres est de gré à gré, BMCE Bank of Africa vise à renforcer son engagement citoyen dans le domaine de la préservation de l’environnement, financer des projets nationaux écoresponsables et soutenir les initiatives privées et publiques pour la préservation des ressources naturelles. Dans la note d’information relative à l’opération, le groupe bancaire coté à la Bourse de Casablanca, estime que protéger l’environnement est essentiel, notant que de nombreuses parties prenantes comme la communauté financière, les ONG et les clients ont des attentes fortes en matière de préservation de l’environnement.
Le Système Management Environnemental (SME) de la Banque, certifié ISO 14001 depuis juin 2011, s’inscrit dans une démarche globale de promotion et d’amélioration continue des actions du Groupe avec des axes bien tracés de sa politique environnementale, ajoute la même source.
Ainsi, BMCE Bank of Africa œuvre depuis 2011 à généraliser les pratiques du SME à l’ensemble des entités de la Banque-fonctions centrales, réseau d’agences et de centres d’affaires- et à implémenter ces initiatives au sein des métiers de la Banque, a-t-elle expliqué.
Les défis liés à l’émergence d’un mode de développement économique plus respectueux des ressources naturelles engendrent des besoins en capitaux colossaux.
A titre d’exemple, l’Agence Internationale de l’Energie a estimé à 6.500 milliards de dollars les fonds nécessaires au seul développement des énergies renouvelables d’ici à 2035.
Dans le même temps, les financements bancaires des projets industriels qu’impliquent ces mutations des modes de production sont de plus en plus complexes à obtenir. C’est pourquoi le recours aux marchés obligataires a tendance à se développer.
Les obligations vertes ou Green Bonds sont des titres de créance émis pour réunir des capitaux affectés exclusivement à des projets qui comportent des avantages précis sur le plan de l’environnement. Elles permettent de recueillir des fonds pour des projets environnementaux.
Les investisseurs institutionnels sont les clients les plus susceptibles d’être intéressés par les obligations vertes. Cependant, les particuliers investissent de plus en plus dans les obligations vertes, soit directement en diversifiant leur portefeuille, soit indirectement en investissant dans des fonds communs de placement
L’essor des Green Bonds s’inscrit de facto à la confluence de deux tendances structurelles que sont la prise de conscience dans la plupart des pays d’une nécessité de tendre vers des modèles plus économes en ressources naturelles et un mouvement de désintermédiation bancaire.
Les montants émis sont en forte croissance depuis la première émission initiée en 2007 par la Banque Européenne d’investissement (BEI), et le segment des Green Bonds n’est plus réservé aux seuls émetteurs supranationaux dotés d’un rating AAA.
Au niveau mondial et, les montants émis ont ainsi atteint à juillet 2014, en données cumulées, plus de 30 milliards d’euros, dont 12 milliards sur la seule année 2014 (sept mois).