Grève cyclique, le mal des écoles

Face à un secteur éducatif morose, où les acteurs de l’enseignement sont confrontés à des mesures fixées par le gouvernement qui les défavorisent, les revendications des enseignants seraient une revalorisation salariale, ainsi que l’amélioration du statut de l’enseignant contractuel. Les parties concernées se retrouvent confrontées à un nœud gordien, seul un dialogue transparent et constructif pourra solutionner la problématique. En effet, ce sont en fin de compte les élèves qui se retrouvent lésés.

Le 27 novembre 2023, le gouvernement Akhannouch et quatre centrales syndicales se sont entendus pour geler la réforme contestée du statut unifié des fonctionnaires. Cette décision n’a pas suffi à satisfaire les coordinations sectorielles de l’enseignement.

Le premier ministre, Aziz Akhannouch et les quatre syndicats les plus représentatifs, affiliés à l’Union Marocaine de travail (UMT), à la confédération démocratique du travail (CDT), à l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et à la fédération démocratique (FDT), tentent d’apaiser la situation avec les enseignants sur la réforme de l’enseignement public afin d’arrêter l’hémorragie où 40% du temps scolaire des élèves publics a été perdu.

En effet, les enseignants affiliés à ces syndicats ont repris les cours, mais d’autres enseignants sont mécontents et préfèrent continuer à manifester et ne pas écouter le gouvernement. Ces enseignants ne sont pas représentés par les centrales syndicales signataires de l’accord, certains de ces enseignants sont affiliés à des conditions sectorielles, les tansikiyate.

L’avenir des élèves marocains semble très incertain avec la succession de mouvements au sein du corps enseignant. En effet les grèves persistent. Au niveau du premier semestre de l’année scolaire, l’angoisse des parents d’élèves est très élevée. Cette situation préoccupante soulève des questions légitimes quant à l’impact sur la qualité de l’éducation dispensée et, par conséquent, sur le parcours académique des élèves les plus vulnérables.

La fédération nationale des associations des parents d’élèves du Maroc (FNAPEM) appelle les enseignants à un retour immédiat aux classes et suggère le prolongement de l’année scolaire pour rattraper le temps perdu.

Depuis Octobre 2023, on enregistre des grèves répétées et continues des enseignants dans la durée provoquant une discontinuité dans le processus d’apprentissage, perturbant ainsi le cheminement académique des élèves en difficulté. Les élèves défavorisés socialement doivent surmonter de nombreux obstacles socio-économiques, et l’éducation est leur seul remède. Cependant, les interruptions fréquentes dues aux grèves créent des lacunes dans leurs connaissances et compromettent leur capacité à suivre le programme scolaire.

Selon les professionnels, la succession rapide des enseignants grévistes a également des répercussions néfastes voire désastreux sur la stabilité émotionnelle des élèves. Face à cette situation critique mettant en péril l’avenir des élèves marocains, les experts soulèvent un constat préoccupant que les élèves des écoles publiques concernés par les grèves ont perdu pratiquement un semestre. En effet, une génération entière d’élèves risque d’être perdus à cause de ces grèves en cours, les experts soulignent aussi que l’école publique est vandalisée. Malgré la réponse du gouvernement aux principales revendications des professeurs.

Par ailleurs, les experts notent que le gouvernement a entendu les doléances des enseignants et a approuvé l’augmentation des salaires des enseignants. Le ministre de l’éducation, Chakib Benmoussa s’engage et affiche une forte détermination à améliorer les conditions sociales des acteurs de l’éducation. L’objectif étant de favoriser la reprise des cours dans des conditions optimales et de compenser le temps scolaire perdu. Le ministre de l’éducation, Chakib Benmoussa, qualifie cette hausse salariale d’historique et d’exceptionnelle, mettant en avant son coût financier exorbitant estimé à 9 milliards de dirhams sur 2 ans.

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Les experts appellent à une solution efficace et rapide ayant pour impératif que toutes les parties prenantes, que ce soit les enseignants, les autorités éducatives, ou les syndicats œuvrent en amont pour trouver des solutions durables aux problèmes qui mènent aux grèves. Un dialogue constructif et une collaboration entre les parties prenantes sont essentiels pour assurer la continuité de l’éducation et garantir un avenir plus stable pour les élèves en difficulté.

Le ministère de l’éducation devrait investir dans des programmes de soutien supplémentaires pour les élèves qui ont été touchés par ces perturbations. De telles initiatives telles que les séances de rattrapage, les programmes de mentorat et un suivi personnalisé peuvent contribuer à combler les lacunes éducatives et renforcer la résilience des élèves confrontés à des situations difficiles, selon l’analyse des experts.

Une approche collaborative et des mesures concrètes seraient nécessaires pour diminuer les impacts négatifs sur l’éducation des élèves les plus vulnérables. En effet, il est primordial de reconnaitre que la stabilité éducative est un élément fondamental pour favoriser le succès des élèves et construire un avenir plus prometteur. En effet, la situation entre les syndicats et le ministère de tutelle est de plus en plus tendue à cause du statut unifié des enseignants, plusieurs voix dénoncent l’impact de ces tensions sur la scolarité des élèves.

En effet, les grèves font toujours des victimes collatérales. C’est encore plus flagrant quand elles interviennent dans l’Education. Avec la situation tendue que connait le secteur à cause du nouveau statut des enseignants, ce sont en effet, plus de 8 millions d’élèves qui risquent d’être impactés par la grève annoncée par les syndicats. Les élèves ne doivent en aucun cas être impactés par les tensions entre les syndicats et le ministère tutelle. La conscience professionnelle et à la nécessité de relier les droits et les obligations de chacune des parties prenantes. La situation que vit actuellement le secteur de l’enseignement est inquiétant, les tensions entre les enseignants et le ministère de tutelle semblent avoir atteint des niveaux jamais vus jusque-là. Cela pourrait causer de graves répercussions sociales impactant à la fois les élèves, les enseignants, les cadres administratifs et les familles.

Plusieurs points de blocage restent en suspens entre les syndicats et le ministère, dont le dossier des enseignants contractants. Ces derniers ont d’ailleurs déjà entamé, une grève de deux jours qui devrait être suivie d’autres modes de protestation. Ce sont principalement les élèves qui souffrent de l’annulation des cours, ce qui comporte des conséquences néfastes sur le système éducatif, à tous les niveaux. Conséquence de cette situation inquiétante est que le programme scolaire de cette année ne pourra pas être achevé, en tenant compte des heures de cours manquées à cause de cette situation tendue.

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