Guatemala, la justice suspend l’expulsion de la mission anticorruption de l’ONU
La Cour constitutionnelle du Guatemala a suspendu mercredi la décision unilatérale du président Jimmy Morales de mettre fin au mandat de la mission onusienne anticorruption.
La plus haute juridiction du pays a fait suite au dépôt de plusieurs recours contre la décision prise par le chef de l’Etat, annoncée lundi, de se débarrasser de la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (Cicig), rattachée à l’ONU.
La Cour « suspend la décision des autorités de l’État du Guatemala de mettre fin de façon anticipée et unilatérale à l’Accord entre l’Organisation des Nations unies et le gouvernement du Guatemala », concernant la Cicig, rapporte la presse locale.
Le gouvernement a mis fin lundi de manière unilatérale à la mission anticorruption, soulevant une vague de critiques internationales et de protestations au Guatemala. La fin de la mission était initialement prévue pour le 3 septembre 2019.
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Dans sa décision, la Cour constitutionnelle exhorte les autorités à faire en sorte que tout soit fait pour faciliter le travail de la mission onusienne.
Parmi les institutions ayant déposé un recours figurent le Défenseur des droits et Accion Ciudadana, l’antenne locale de l’ONG Transparency international.
Les tensions entre le président Morales et la mission onusienne remontent à 2016 lorsque son frère et son fils ont été accusés de fraude fiscale et de blanchiment d’argent.
Le 18 décembre, le Guatemala a retiré l’immunité à 11 des enquêteurs de la mission et ordonné leur expulsion.