Hafsa Boutahar répond aux propos « offensants » de Omar Brousky et ses « amis » et rectifie le tir sur les droits de l’Homme
Se sentant offensée par des propos « insultants » qu’elle juge indignes à son égard, Hafsa Boutahar a décidé de rétorquer sur son profil de Facebook, et répondant directement à Omar Brousky, elle en a profité pour concentrer ses propos sur la question des droits de l’Homme.
« Depuis quelque temps, j’ai arrêté de répondre aux réactions de certaines personnes sur l’affaire de mon viol. Ces personnes se mettent à la place de la justice et rendent leur verdict sur mon affaire avant même d’avoir pris connaissance des documents et du rapport de l’enquête judiciaire.
Ce sont les mêmes personnes qui publient des déclarations de solidarité, des articles et des blogs, dès que l’un de leurs clans politiques est touché. Les justifications de leur solidarité sont prêtes : pour eux l’individu appartenant à leur clan est pris pour cible à cause de sa plume. Malheureusement, malgré toutes mes tentatives ratées pour être patiente, je me trouve obligée de répondre à certaines d’entre elles, pour que les choses soient claires, d’une part, et pour replacer la question dans son cadre normal d’autre part. Je ne vous cacherai pas que je me suis retrouvée seule face à une puissante machine soutenue par des médias étrangers et des organisations internationales, qui, étonnamment, ne bouge pas quand il s’agit de défendre une personne qui a été violée de l’extérieur de son clan, avec le même degré d’enthousiasme quand l’un de ses membres est touché. Dans cette optique, ce qui a été déclaré dans un article publié sur la page Facebook de l’ancien journaliste de l’hebdomadaire « Le Journal » et le professeur universitaire et activiste dans « Reporters sans frontières », dans lequel il m’a directement accusée de mentir, soutenant explicitement et sans aucune interprétation qu’il ne croit aucun mot concernant les accusations portées contre la personne qui m’a violée.
En fait, j’ai mis plusieurs points d’interrogation sur M. Omar Brouskyi (puisque c’est de lui qu’il s’agit) car comment une personne comme lui et dans sa position pourrait-elle dire qu’il est journaliste et militant des droits de l’Homme, comment pourrait-il porter un tel jugement sans vérification ? À mon humble avis, un journaliste, avant qu’il exprime un jugement, doit d’abord vérifier les données, les scruter et les analyser objectivement. Il est absolument inacceptable, ni moralement ni professionnellement, de dire que vous ne croyez pas à mon histoire, simplement parce que l’accusé est votre collègue, sans connaître les détails de l’affaire. Cette conclusion ne peut être que contre les principes et valeurs des droits de l’Homme, sur lesquels et sur la base du droit marocain, une plainte a été déposée sans tutelle ni instruction de quiconque. Peut-être celui qui est habitué à recevoir des instructions pense-t-il que tout le monde reçoit des ordres d’acteurs invisibles. »
Le politicien, tout comme le juriste, et le journaliste doivent être objectifs et équilibrés, ils doivent également vérifier les données. Il ne peut jamais promouvoir des absurdités et répandre des mensonges en profitant de son statut ».