Harris et Pence critiquent les bilans respectifs de leurs candidats lors d’un débat animé
La colistière du candidat démocrate à la présidentielle américaine, Kamala Harris, a vivement critiqué la gestion de la pandémie de coronavirus par l’administration Trump lors du débat l’opposant au vice-président Mike Pence, mercredi soir à Salt Lake City, en Utah.
Dès le début du débat, Mme Harris a blâmé l’administration Trump pour la mort de plus de 210.000 Américains, affirmant que « le peuple américain a été témoin du plus grand échec de toute administration présidentielle dans l’histoire de notre pays ».
De son côté, M. Pence, qui a défendu les mesures prises par l’administration américaine pour lutter contre la pandémie, notamment en renforçant le dépistage et en imposant une interdiction précoce des vols en provenance de Chine, a critiqué le plan vanté par le duo Biden-Harris pour lutter contre le virus, suggérant qu’il était largement inspiré de l’approche actuelle de l’administration Trump.
« Cela ressemble un peu à du plagiat, ce que Joe Biden connaît un peu » a déclaré M. Pence. Le vice-président faisait référence à 1988 lorsque Biden s’était retiré de la course présidentielle après avoir reconnu qu’il avait emprunté des phrases d’un politicien britannique sans attribution.
M. Pence a poursuivi en accusant Mme Harris de tenter de saper la confiance des Américains dans la sécurité d’un éventuel vaccin contre la Covid-19, qualifiant les critiques des démocrates envers la possibilité qu’un vaccin soit prêt avant le jour des élections « d’inacceptable ».
De son côté, Mme Harris a répliqué qu’elle suivrait l’avis des médecins sur cette question. « Si le Dr Fauci, si les médecins nous disent que nous devrions le prendre, je serai la première à le prendre. Absolument », a affirmé Mme Harris. « Mais si Donald Trump nous dit de le prendre, je ne le prendrai pas », a-t-elle ajouté.
« Arrêtez de faire de la politique sur le dos des Américains », a rétorqué le vice-président.
Les deux adversaires du soir ont également eu une discussion animée sur la nomination à la Cour suprême d’Amy Coney Barrett. Mme Harris a saisi cette occasion pour rappeler que l’ancien président américain Abraham Lincoln avait refusé en 1865 de nommer un candidat à un siège vacant à la plus haute cour du pays à 27 jours des élections.
Le vice-président américain a, quant à lui, demandé à Mme Harris si les démocrates comptaient multiplier le nombre de magistrats siégeant à la Cour suprême en cas de victoire électorale, une question à laquelle Joe Biden a soigneusement refusé de répondre jusqu’à présent.
Pivotant sur cette question, la sénatrice de Californie a répondu que le président américain avait installé une cinquantaine de juges conservateurs dans les cours fédérales du pays, notant qu’aucun d’entre eux n’était noir.
Mike Pence et Kamala Harris ont également débattu autour de la question du changement climatique, M. Pence se disant « très fier de notre bilan en matière d’environnement et de conservation » et dénonçant la vaste législation sur le changement climatique connue sous le nom de Green New Deal qui est promue par l’aile progressiste du parti démocrate.
Lorsque la modératrice du débat, la journaliste Suzan Page de USA Today, lui a demandé s’il pensait que le changement climatique était une menace existentielle, M. Pence a répondu: « Le climat change. Nous suivrons la science ».
M. Pence a aussi attaqué M. Biden pour avoir promis d’abolir les combustibles fossiles et a affirmé que le candidat démocrate voulait éliminer la fracturation hydraulique, un point que Mme Harris a immédiatement corrigé. « Joe Biden n’interdira pas la fracturation hydraulique – c’est un fait », a-t-elle martelé.
Mme Harris a ensuite pointé du doigt le bilan environnemental de M. Trump, en particulier sa réponse aux récents incendies de forêt en Californie.
« Quand il a été interrogé sur les incendies de forêt en Californie (…) vous savez ce que Donald Trump a dit? La science se trompe », a-t-elle souligné.
La sénatrice de Californie a aussi critiqué M. Pence pour avoir tenté d’abroger la Loi sur les soins abordables (Obamacare), avertissant que les affirmations du président Trump selon lesquelles il préserverait la couverture de millions d’Américains souffrant de problèmes de santé préexistants étaient un mensonge.
« Si vous avez une maladie préexistante – maladie cardiaque, diabète, cancer du sein – ils viennent pour vous », a indiqué Mme Harris lors d’un des échanges les plus vifs de la soirée. « Si vous aimez quelqu’un qui a une maladie préexistante, ils viennent pour vous. Si vous avez moins de 26 ans et que vous comptez sur la couverture santé de vos parents, ils viennent pour vous ».
M. Pence a répondu: « Obamacare a été un désastre, et le peuple américain s’en souvient bien. Le président Trump et moi avons un plan pour améliorer les soins de santé et pour protéger les maladies préexistantes de chaque Américain ».
Ce deuxième débat de la présidentielle – le seul devant opposer les colistiers respectifs de Joe Biden et Donald Trump- intervient à un moment décisif de la campagne électorale, alors que le président Trump s’isole à la Maison Banche après avoir contracté la Covid-19.
( Avec MAP )