Hausse absolue de la pauvreté, selon le HCP
Les dernières statistiques du Haut Commissariat au Plan mettent en lumière une augmentation préoccupante de la pauvreté au Maroc, le taux de pauvreté absolue ayant plus que doublé depuis 2019 pour atteindre 3,9 % en 2022. Toutefois, cette tendance alarmante souligne l’ampleur croissante des défis socio-économiques auxquels le pays est confronté, nécessitant des mesures urgentes pour renforcer la résilience des communautés urbaines et rurales face à cette crise persistante.
Les chiffres et statistiques publiés par le Haut Commissariat au Plan ont dévoilé une augmentation de la pauvreté et de la vulnérabilité sociale parmi les Marocains ces dernières années, le taux de pauvreté absolue passant de 1,7 % en 2019 à 3,9 % en 2022.
Conformément au rapport du Haut Commissariat au Plan (HCP) sur l’évolution du niveau de vie de la population basé sur les résultats de la recherche nationale sur le niveau de vie des familles pour 2022, le nombre de personnes pauvres au niveau national est passé de 623 000 en 2019 à 1,42 million en 2022, enregistrant une augmentation annuelle moyenne de 33,7 % au cours de cette période, avec un accroissement annuel moyen de 72,5 %. En outre, le nombre total de personnes pauvres dans les zones urbaines a augmenté de manière significative, passant de 109 000 en 2019 à 512 000 en 2022, tandis que le nombre de personnes pauvres dans les zones rurales est passé de 513 000 en 2019 à 906 000 en 2022.
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Il ressort ainsi que la décomposition de la pauvreté multidimensionnelle par dimension révèle que la pauvreté monétaire est une source majeure de cette forme de pauvreté, expliquant plus de la moitié (52 %) de la prévalence de la pauvreté multidimensionnelle en 2022, contre 37,8 % en 2014. Quant aux contributions du déni d’accès aux services sociaux de base (eau, électricité et assainissement) et des déficits sociaux en matière d’éducation, elles se situent à 25 et 23 %, respectivement, en 2022.
S’agissant de l’augmentation du nombre de pauvres observée au cours des cinq dernières années, il existe des raisons objectives indépendantes de notre volonté, notamment la crise mondiale résultant des répercussions de la crise sanitaire qui a frappé le monde en 2020 et a engendré une forte inflation et des prix élevés pour les biens de consommation, ce qui a porté un coup au pouvoir d’achat des citoyens et réduit leurs possibilités de satisfaire leurs besoins et services de base.
De plus, la dégradation des conditions de vie des marocains et la chute d’une grande partie de la classe moyenne vers le seuil de pauvreté sont dues toutefois à des causes auto-infligées, à savoir la politique non conforme aux règles des gouvernements successifs qui ont géré les affaires publiques au cours des dix dernières années.