Hausse des prix de l’huile d’olive : Un « échec » du Plan Maroc Vert
Le prix du litre d’huile d’olive au Maroc s’est élevé au-dessus de 150 dirhams, atteignant un nouveau record de prix. Selon la députée Fatima Tamni, de la Fédération de la gauche démocratique, c’est un signe clair de l’échec des politiques gouvernementales actuelles et précédentes dans le domaine de la sécurité alimentaire. Dans une question parlementaire écrite adressée au ministre de l’Agriculture, elle a critiqué les politiques, notamment le Plan Maroc Vert.
Au Maroc, les préoccupations relatives à la sécurité alimentaire ne cessent de s’amplifier, révélant un échec criant des politiques gouvernementales actuelles et passées. Un indicateur particulièrement préoccupant est l’explosion des prix de l’huile d’olive, un produit de base prisé par les Marocains. En ce moment, le coût des huiles d’olive de qualité modeste oscille entre 120 et 150 dirhams marocains le litre, tandis que les meilleures qualités dépassent souvent la barre des 200 dirhams. Cette spirale inflationniste ne montre aucun signe d’essoufflement, et les prévisions des experts laissent entrevoir d’autres augmentations à venir.
Les causes profondes de cette flambée des prix sont multiples, mais la sécheresse persistante et les températures excessives dans plusieurs régions du pays sont des facteurs déterminants. Les experts s’accordent à dire que sans pluies adéquates dans les mois à venir, il est à craindre que la production d’olives ne souffre encore davantage. La rareté de cette ressource essentielle pose des questions alarmantes sur la capacité du Maroc à répondre à la demande nationale.
Dans un contexte où la production d’huile d’olive est concentrée dans seulement cinq régions du pays, notamment Fès-Meknès (38% de la production), Marrakech-Safi (22%), ainsi que Beni Mellal-Khénifra, la région du Nord et l’Oriental (10% chacune), la situation actuelle soulève des enjeux régionaux critiques. À l’automne 2023, le gouvernement marocain a pris la décision de restreindre l’exportation d’huile d’olive, affirmant qu’il était prioritaire de satisfaire la demande intérieure avant de penser aux marchés étrangers. Cette mesure, qui pourrait durer jusqu’à la fin de l’année 2024, a pour but de préserver les ressources pour la consommation nationale, mais soulève également des inquiétudes quant à l’avenir commercial de ce secteur.
C’est dans ce contexte tendu que l’on ne peut s’empêcher d’interroger l’efficacité des divers plans gouvernementaux, en particulier le Plan Maroc vert et son successeur, le Plan Génération verte. La députée Fatima Tamni, membre de la Fédération de la gauche démocratique, souligne que ces initiatives, qui ont englouti des milliards de dirhams de fonds publics, ont principalement profité à de grandes entreprises agricoles sans concrétiser l’objectif fondamental de sécurité alimentaire. Selon elle, ces dépenses n’ont pas permis d’assurer un accès suffisant et abordable aux denrées de première nécessité pour l’ensemble des Marocains.
En plus de contester l’efficacité de ces politiques, Tamni pointe du doigt le manque d’infrastructure face à la crise de l’eau. Dans des régions jadis florissantes, comme Kalâat Sraghna, le risque de dépérissement des oliviers est devenu une réalité inquiétante. Des milliers d’hectares autrefois productifs sont désormais menacés, et de nombreux moulins sont immobilisés en raison d’une production insuffisante.
Cette situation critique n’est pas sans conséquences. Si ces tendances persistent, le Maroc pourrait se retrouver contraint d’importer de l’huile d’olive, n’importe quel artisan ou entrepreneur le sait : cela entraînerait une nouvelle perturbation des marchés, déjà sous pression. Les souvenirs d’importations de mouton et de viande rouge, qui avaient peu bénéficié au pouvoir d’achat des Marocains, sont encore présents dans les mémoires et soulèvent des doutes sur la préparation du gouvernement face à cette crise imminente.